Budget 2026 : Gérard Larcher évoque la «piste» d'un «gel budgétaire» pour faire des économies

Face à la nécessité de réduire le déficit public, le président du Sénat Gérard Larcher évoque la piste d’un gel budgétaire pour 2026. Dans un entretien au Parisien, le ténor des Républicains affirme qu’aucune dépense n’est sacrée, à l’exception de la Défense, et appelle à revoir en profondeur les dépenses de l’État.
Le président du Sénat, Gérard Larcher, a évoqué lundi auprès du journal Le Parisien la "piste" d'un "gel budgétaire" pour dégager des économies lors des prochains débats sur le projet de budget 2026, estimant qu'"aucune dépense n'est sacrée".
"Le gel budgétaire fait partie des pistes à explorer dans tous les domaines y compris social. La réduction de l'inflation le rend possible. Il faut donc engager une forme de 'révolution de méthode' dans la préparation des budgets", affirme le ténor des Républicains dans un entretien au quotidien.
"Rien ne doit être tabou à l'exception de la Défense"
Le patron de la chambre haute promet de "tout explorer, examiner chaque poste de dépense, leur efficacité", évoquant notamment le "poids des normes", le "fonctionnement de notre système de santé" ou encore "le nombre des agents des trois fonctions publiques et des opérateurs et agences de l'État".
"Rien ne doit être tabou à l'exception de la Défense qui doit être renforcée", lance le sénateur des Yvelines, pour qui "aucune dépense n'est sacrée".
Il a également reconnu que la question de la TVA serait "à questionner", tout comme les "niches fiscales dont le coût dépasse 80 milliards d'euros", dont le crédit d'impôt recherche.
L'hypothèse d'un gel budgétaire, que certains surnomment "année blanche", a également été évoquée ces dernières semaines par les députés Les Républicains, qui y sont favorables à l'exception des budgets régaliens.
Gérard Larcher n'a pas donné plus de détails sur le périmètre de ce "gel", notamment sur l'hypothèse de voir le point d'indice - base de calcul du salaire des fonctionnaires - ou les pensions de retraite également gelés en 2026.
40 milliards d'euros pour respecter les objectifs de réduction du déficit public
Ces propositions, qui fleurissent depuis plusieurs semaines dans les couloirs du Palais du Luxembourg, seront expertisées à la Haute assemblée dans les prochains jours, à l'initiative de son président et en accord avec les chefs de file du "socle commun", qui y est très majoritaire et avait largement pesé sur les arbitrages budgétaires de 2025.
Le Sénat entend nourrir la réflexion du gouvernement, qui entend faire connaître avant le 14 juillet ses choix budgétaires pour 2026.
Il estime qu'il lui faut trouver 40 milliards d'euros pour respecter ses objectifs de réduction du déficit public de 5,4% du Produit intérieur brut (PIB) cette année à 4,6% l'an prochain.