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Ariel Guez
Alors que les membres du parti Les Républicains élisent leur président par vote électronique ce week-end, Bruno Retaillau, président du groupe LR au Sénat appelle les militants du parti à "sortir de la culture du chef". Il explique au micro d'Europe 1 qu'il faut "tout reconstruire"
INTERVIEW

"On a tout à reconstruire", a lancé samedi matin Bruno Retailleau au micro d'Europe 1. Invité de la matinale, le président du groupe LR au Sénat est longuement revenu sur l'élection du président du parti, qui se déroule ce week-end. Lui-même avait un temps été pressenti pour reprendre les rennes de la formation de droite après le départ de Laurent Wauquiez en mai 2019. Mais "je n’ai pas voulu me présenter pour ne pas ajouter à la division", a rappelé Bruno Retailleau. Néanmoins, l'élu vendéen ne soutiendra aucun des trois candidats (Christian Jacob, Guillaume Larrivé et Julien Aubert), pour "ne pas influencer les différents sénateurs".

Surtout, Bruno Retailleau appelle à un changement de philosophie au sein des Républicains, une "refondation doctrinale complète". "Tout ça n'est plus une affaire d'hommes, il faut qu’on arrête ce culte du chef, il faut travailler et arrêter d’attendre un sauveur. La droite française s'est perdue trop longtemps dans des querelles d'ego", a expliqué le sénateur vendéen au micro d'Europe 1.

"Il faut se refonder, sinon d'ici un an, on disparaîtra"

Pour Bruno Retailleau, il faut que LR existe entre le RN et LREM, car selon lui, Emmanuel Macron met en place un face à face avec Marine Le Pen, "et aucun démocrate ne peut accepter ça". "La démocratie, c'est la possibilité d'une alternance qui ne soit pas catastrophique. Si on accepte ce face à face, on accepte la possibilité d'une alternance avec Madame Le Pen. Je ne l'accepte pas" justifie-t-il au micro d'Europe 1. "Il faut proposer une autre voix aux Français", affirme-t-il.

"Si on ne dit pas aux Français nos idées, ce qu'on veut sur l'immigration ou le chômage de masse, il n'y a aucune chance qu'ils nous entendent et d'ici un an on disparaîtra", alerte Bruno Retailleau. Si lui-même n'exclut pas d'être candidat en 2022, tout comme Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, le leader des sénateurs LR réaffirme que les idées doivent primer sur les personnes. "Il faut se refonder et faire l'inventaire de ce qu'on a réussi et de ce qu'on a échoué", conclut-il.