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Romain David , modifié à
Après l'échec historique des Républicains aux élections européennes, plusieurs responsables de droite remettent en cause la légitimité de Laurent Wauquiez a conserver la présidence du parti.
INTERVIEW

Les ténors de la droite ne veulent plus de leur leader. Après la sévère défaite des Républicains aux élections européennes dimanche, les appels à la démission de Laurent Wauquiez se multiplient en interne. "Il en est hors de question", aurait répondu l’intéressé à Bruno Retailleau, le président du groupe LR au Sénat, qui lui demandait lundi matin par téléphone s’il était prêt à quitter son poste, rapporte Le Figaro. Un échange dont Bruno Retailleau, interrogé mardi par Audrey Crespo-Mara sur Europe 1, a confirmé la teneur. "À échec exceptionnel, mesure exceptionnelle, sinon nous disparaîtrons", a-t-il déclaré.

"Nous avons eu un échec cuisant. J’estime, comme responsable public, que mon devoir était de mettre toutes les questions sur la table […], de poser au président des Républicains cette question", explique Bruno Retailleau, qui refuse  toutefois d'imputer à Laurent Wauquiez la totalité de l’échec de la droite aux européennes. "On ne peut pas réduire la défaite de dimanche à un seul homme. Je ne veux pas tomber dans cette caricature."

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"Jusqu’où peut-on aller sans prendre le risque de casser encore un peu plus la famille politique ?"

L'élu vendéen indique également s'être entretenu par téléphone avec Nicolas Sarkozy. Pour rappel, après sa lourde défaite aux européennes de 1999, l’ancien chef de l'Etat, alors à la tête du RPR, avait démissionné. Dimanche, avec 8,48% des voix pour la liste LR, la droite républicaine a récolté le score le plus bas de son histoire à un scrutin national. Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France, a fait savoir qu’à la place de Laurent Wauquiez, elle aurait démissionné. "J’espère que j’aurais aussi démissionné", glisse Bruno Retailleau.

"Nous sommes pris dans un dilemme terrible", concède-t-il, toujours sur Europe 1. "On se dit : jusqu’où peut-on aller sans prendre le risque de casser encore un peu plus la famille politique ?" Pour sortir de cette impasse, l'élu appelle à une initiative de rassemblement le plus rapidement possible, une manière d'anticiper les Etats généraux que Laurent Wauquiez se propose de mettre en place... mais pas avant septembre.