Blanquer 5:00
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Louis de Raguenel, Manon Fossat , modifié à
Selon une information révélée lundi par "Mediapart" et confirmée ensuite par le ministère de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer se trouvait à Ibiza quand il a dévoilé au quotidien "Le Parisien" le nouveau protocole sanitaire controversé pour l'école le 2 janvier. Depuis cette révélation, les critiques de l'opposition fusent et certains réclament même sa démission.

C'est une information révélée par Mediapart qui n'a pas manqué de faire réagir. Le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, se trouvait à Ibiza quand il a dévoilé au journal Le Parisienle nouveau protocole sanitaire pour l'école le 2 janvier dernier, à la veille de la rentrée. Une information confirmée dans la foulée par son ministère, qui crée depuis la polémique. Du côté de l'opposition les critiques fusent, et on réclame même la démission du ministre. 

En voyage de noces

Les oppositions reprochent en effet à Jean-Michel Blanquer d'avoir préparé la dernière rentrée des classes pendant les vacances de Noël, depuis les Baléares et plus précisément depuis l'île d'Ibiza. Il est à peu près certain que s'il avait passé ses vacances à Châteaudun ou à Charleville-Mézières, on en aurait peut-être pas autant parlé. Mais c'est tout de même maladroit. Ibiza est souvent associée à la fête, au luxe, aux excès. Une réputation d'ailleurs assez injustifiée.

Toujours est-il que le ministre de l'Éducation n'avait pas vraiment besoin de ça, car depuis maintenant quinze jours la droite et la gauche pilonnent leur cible : Jean-Michel Blanquer. Avec pour reproche que les parents d'élèves ont découvert le nouveau protocole sanitaire dans les écoles la veille de la rentrée, dans un entretien accordé au Parisien.

Alors avec cette nouvelle information sur le fait qu'il se trouvait à Ibiza lors de son appel téléphonique le samedi, c'est-à-dire l'avant-veille de la rentrée des classes, la polémique est relancée. Tout l'enjeu désormais pour Jean-Michel Blanquer est donc de tenir et de ne pas se mettre dans la situation du ministre qui ne peut plus exercer ses fonctions. Ce n'est sans doute pas un hasard mais ce mardi matin, plusieurs de ses amis ont confié à Europe 1 qu'en réalité, le ministre s'est marié le week-end dernier et ses vacances aux Baléares étaient en quelque sorte son voyage de noces. Pas sûr pour autant que cela suffise à éteindre l'incendie. 

"Un gouvernement tout entier qu'il faut remplacer"

Invité sur Europe Midi mardi, Othman Nasrou, vice-président de la région Île-de-France et porte-parole de la candidate LR à la présidentielle, Valérie Pécresse, a estimé qu'il s'agit d'un "échec total" pour la Macronie. "Depuis deux semaines nous demandons les raisons de ce fiasco et de cette désorganisation généralisée constatée à l'école [...] C'est un échec total mais pas ce n'est pas seulement celui d'un ministre, c'est l'échec d'un gouvernement. Il y avait une autre gestion possible de cette crise sanitaire et en particulier sur l'école, notamment sur le sujet des autotests", a-t-il posé. 

Concernant les appels à la démission de Jean-Michel Blanquer par certains membres de l'opposition, Othman Nasrou a estimé que "si la rentrée s'était bien déroulée", il n'y aurait pas ces discussions. "Ce qui me choque c'est que l'on savait qu'il allait y avoir de gros problèmes avec cette rentrée et que le nécessaire n'a pas été fait en temps et en heure. Ce gouvernement a toujours un train de retard, il a toujours un problème d'anticipation et il est toujours dans l'improvisation. La communauté éducative n'a pas à découvrir le protocole sanitaire la veille au soir de la rentrée, peu importe l'emplacement du ministre à ce moment-là", a-t-il poursuivi.

Quant à la présence du Jean-Michel Blanquer à Ibiza lors de son entretien avec Le Parisien, le porte-parole de Valérie Pécresse a dit comprendre l'émoi que suscite cette information. "Je comprends que cela choque. Mais la réalité, c'est que dans trois mois ce n'est pas un ministre qu'il faut remplacer mais un gouvernement tout entier. Depuis deux ans, on a une gestion verticale, solitaire, sans concertation de cette crise sanitaire et surtout sans anticipation. C'est pour cela que cette élection en avril prochain est aussi importante."