jean marie le pen et bernard tapie 3:30
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Gauthier Delomez
Invité d'Europe midi ce dimanche quelques heures après la mort de Bernard Tapie, le journaliste Franz-Olivier Giesbert, très proche de l'homme d'affaires, a évoqué son passé politique, et notamment son combat contre le FN. "C'était une conviction très forte", a-t-il assuré.

L'une des actions politiques les plus marquantes de la carrière de Bernard Tapie est le combat qu'il menait contre le Front national (FN). Dans sa biographie de l'homme d'affaires intitulée Bernard Tapie, Leçons de vie, de mort et d'amour, le journaliste Franz-Olivier Giesbert retrace la carrière politique de l'homme aux multiples casquettes. Parmi les moments forts, son débat animé face à Jean-Marie Le Pen, alors président du FN, en septembre 1989 est resté gravé dans toutes les mémoires. Était-ce un simple positionnement de Bernard Tapie ? "Il y a toujours du cynisme en chacun de nous, mais là, c'était une conviction très forte", assure Franz-Olivier Giesbert sur Europe 1.

Un engagement politique puisé dans son enfance

Pour le biographe, l'homme d'affaires puise cet engagement politique dans son parcours de vie. "Bernard Tapie vient d'un 'taudis', c'est l'expression qu'il employait. Tous ceux qui ont connu cet endroit le disent : c'était un taudis de 20 mètres carrés où ils vivaient à quatre", raconte Franz-Olivier Giesbert. "Il se lavait dans une bassine, dans une sorte de pièce commune. C'est là-dedans qu'il a vécu", ajoute le journaliste.

C'est après ses 4 ans, lorsque "son père a fait sa petite entreprise, que les choses ont changé" pour Bernard Tapie, explique Franz-Olivier Giesbert. Mais cette enfance passée dans ce taudis en Seine-Saint-Denis a forgé ses convictions. "Bernard Tapie, c'était l'ennemi de Jean-Marie Le Pen", appuie le directeur éditorial de La Provence, dont l'homme d'affaires était l'actionnaire majoritaire.

Jean-Marie Le Pen "salue la mémoire" de Bernard Tapie

Franz-Olivier Giesbert se rappelle des débats enjoués entre le président du Front national et l'homme d'affaires qui a été choisi par François Mitterrand pour être ministre de la Ville en 1992. "Il faut dire qu'ils étaient quand même très bons à chaque fois. Bernard Tapie répondait à Jean-Marie Le Pen comme il fallait", affirme-t-il, insistant sur cette rivalité. "Moi, je fais partie des gens qui ont été très mauvais avec Jean-Marie Le Pen. Bernard Tapie était lui en face-à-face, d'homme-à-homme. Il le prenait comme il fallait."

Pour le biographe qui a exercé durant cette période, "Jean-Marie Le Pen a certainement été l'un des débatteurs les plus redoutables de la politique française, c'est-à-dire à la fois très cultivé, avec beaucoup de drôlerie etc. Sur ces registres-là, Tapie se débrouillait pas mal", confie Franz-Olivier Giesbert. Preuve d'un certain respect malgré la rivalité, dimanche matin, l'ancien président du FN a "salué la mémoire" de l'homme d'affaires.