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Europe 1 , modifié à
À moins de 50 jours du premier tour, les sondages montrent un désintérêt inédit des Français pour la présidentielle. D'après un sondage Paris-Match paru au mois de février, 52% des Français s'intéressent à la présidentielle. Ils étaient 78% il y a cinq ans. Comment expliquer un tel phénomène ? Europe 1 a interrogé le politologue Pascal Perrineau.

Eric Zemmour donné au second tour, le PS au plus bas, Emmanuel Macron qui veut officialiser sa candidature le plus tard possible, des parrainages en nom propre difficiles à obtenir pour certains… Cette campagne présidentielle a réservé quelques surprises aux Français. Pourtant, ils sont de plus en plus nombreux à se désintéresser de ce scrutin, qui a pourtant la réputation de déplacer les foules. D'après un sondage Paris-Match paru au mois de février, 52% des Français s'intéressent à la présidentielle. Ils étaient 78% il y a cinq ans. " La campagne a énormément de mal à démarrer, cela présage une abstention qui atteindra un taux record" explique Pascal Perrineau, politologue et professeur émérite des universités à Sciences Po.

"Un effet de décalage"

Une enquête de l'Ifop révèle de son côté qu'un Français sur deux, au mois de janvier, avait récemment évoqué la campagne avec ses proches." Pour Pascal Perinneau, "les Français sont avant tout intéressés par la question du pouvoir d'achat, qui n'est pas au cœur de cette pré-campagne présidentielle. Il y a un effet de décalage " rapporte le chercheur au micro d'Europe 1.

Un désintérêt en attendant Macron ? 

Des Français qui déplorent des débats trop agressifs, sans fond et qui n'apportent pas de solutions concrètes pour le pays. " Le spectacle n'est pas trop mobilisateur. Les candidats de gauche sont beaucoup plus passionnés par leur conflit interne, que par le fait de s'adresser à l'ensemble des électeurs. Les droites extrêmes sont divisés dans un combat à la mort entre Eric Zemmour et Marine Le Pen ", explique Pascal Perrineau. Ajoutons à cela "un candidat-président qui se fait attendre, quitte à lasser un peu l'opinion" note le politologue. Reste donc à savoir si la très probable arrivée d'Emmanuel Macron dans l'arène réveillera les votants.