Lors de la passation des pouvoirs avec Jean Castex lundi soir, Élisabeth Borne avait dédié sa nomination "à toutes les petites filles". "Rien ne doit faire cesser le combat pour la place des femmes dans notre société", avait-elle ajouté. Trois jours plus tard, pour son premier déplacement, la Première ministre a choisi de se rendre aux Mureaux, à 50 kilomètres de Paris, pour visiter le Pôle Molière. Un lieu qui accueille une crèche, une école maternelle et une école primaire.
Au cours de cette visite sur le thème de l'égalité des chances, Élisabeth Borne a évoqué la constitution du futur gouvernement, très attendue. Mais comme Emmanuel Macron, la Première ministre temporise face aux questions pressantes des journalistes. "J’ai été nommée il y a quelques jours. Et je vous dis, on ne va pas se mettre la pression de décider là tout de suite maintenant", lâche-t-elle, dans une déclaration captée par Europe 1.
"Je peux vous assurer que l'on y travaille"
"On veut la meilleure équipe", poursuit Élisabeth Borne. "C’est un choix qui est évidemment important d’avoir une équipe avec les meilleurs talents et donc, on y travail. Ne vous impatientez pas", martèle l'ancienne ministre du Travail. "On n’est pas en train de trainer, je peux vous assurer que l’on y travaille, mais on prendra le temps qu’il faut pour avoir la bonne équipe", précise-t-elle.
Après une première visite au pôle Molière, Élisabeth Borne a rencontré des représentants d’associations qui agissent en faveur de l’égalité des chances. Élisabeth Borne a également échangé avec des jeunes filles et des jeunes femmes aidées par ces associations qui œuvrent à leur émancipation et à leur insertion sur le marché du travail.
Reconquérir les quartiers populaires
Le premier déplacement du nouveau locataire de Matignon est toujours symbolique. L’intention d’Élisabeth Borne est claire : marquer le début de son mandat par la défense de la cause des femmes, tout en adressant un message aux électeurs des banlieues. Car ici aux Mureaux, les habitants ont largement voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l'élection présidentielle. Le candidat de La France insoumise y a recueilli 60% des suffrages exprimés, contre seulement 16,75% pour Emmanuel Macron.
Pour la polytechnicienne, il s’agit donc d'aller reconquérir les quartiers populaires, à trois semaines des législatives. Une stratégie commune avec celle du président de la République, Emmanuel Macron. Ce dernier, une fois réélu, avait effectué son premier déplacement post élection à Cergy dans le Val d'Oise. Une ville elle aussi, mélenchoniste. Près de 47% des voix étaient alors revenues au leader de La France insoumise au premier tour de l'élection présidentielle.