Audiovisuel public : Franck Riester déplore l'absence de divertissement dans la réforme de Françoise Nyssen

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Anaïs Huet , modifié à
La ministre de la Culture Françoise Nyssen a dévoilé lundi les premiers points de la réforme de l'audiovisuel public. Pour Franck Riester, le grand absent, c'est le divertissement.
INTERVIEW

En spécialiste des questions relatives aux médias et à la culture, Franck Riester est resté sur sa fin en écoutant la ministre de la Culture dévoiler lundi les premiers points de la réforme de l'audiovisuel public. Pour lui, si tout n'est pas à jeter, ce projet porté par Françoise Nyssen manque de concret.

"Des grands principes que je partage". "On ne voit pas les moyens qui vont être mis en œuvre pour arriver aux objectifs fixés", s'est désolé le député, membre du groupe Agir à l'Assemblée, et invité de Village Médias sur Europe 1 jeudi matin. Parmi les premiers points évoqués par la ministre, on trouve la volonté de diffuser davantage de programmes régionaux sur France 3, la fin de la chaîne jeunesse France 4, et la création d'une plateforme numérique à destination de ces jeunes téléspectateurs. "On ne peut être que d'accord sur la nécessité que l'audiovisuel public bâtisse un média global numérique à vocation universelle. Les quelques idées comme mettre plus de numérique, s'occuper davantage de la jeunesse, ne pas oublier la culture, tout ça sont des grands principes que je partage", a toutefois convenu Franck Riester.

"Des jeux qui contribuent à l'éducation". Parmi les grandes missions du service public énoncées par Françoise Nyssen dans son discours de lundi, figurent "la proximité, l'information et le débat d'idées, ainsi que l'éducation." Exit donc le divertissement, si cher à Franck Riester. "Je pense que c'est une mission ancienne du service public de l'audiovisuel et ça doit le rester. La télévision, la radio, Internet, c'est une façon unique d'accéder à des loisirs, à des divertissements, à des contenus qui ne sont pas forcément culturels, des jeux, du sport…", assure-t-il. Par ailleurs, pour l'élu, il ne faut pas caricaturer les jeux télévisés. "Il peut y avoir des jeux qui contribuent à l'éducation. Questions pour un champion, c'est un jeu formidable, qui permet de façon ludique de parler de culture générale", illustre-t-il.

"Il faut un arbitre, une présidence unique". Françoise Nyssen a par ailleurs encouragé une meilleure coopération entre la télévision et la radio. "Je suis un promoteur depuis des années de cette idée. Mais on le sait, il faut un arbitre", martèle Franck Riester. Si l'exemple de franceinfo (une fusion transversale entre la radio, une chaîne d'informations en continu et le site Internet, ndlr) est une réussite, selon l'élu de droite, le service public n'est pas allé au bout du processus. "France 24, qui est une chaîne d'informations en continu à l'extérieur, n'a pratiquement pas de lien avec franceinfo", se désole-t-il.

Dès lors, Franck Riester demande que la question de la gouvernance soit au cœur de la réforme. "Il faut une coordination. Il faut au minimum une présidence unique, une instance qui a le pouvoir d'arbitrer entre les différentes entités, qui a une vision stratégique de l'organisation de l'audiovisuel", défend-il. "C'est vital".