Ascoval : Xavier Bertrand accuse "l'État" de "préparer l'assassinat" de l'aciérie

Le président de région en appelle désormais à l'État pour sauver cette usine "qui a de l'avenir". (Photo d'archives)
Le président de région en appelle désormais à l'État pour sauver cette usine "qui a de l'avenir". (Photo d'archives) © CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
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avec AFP , modifié à
Le président de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a appelé mercredi l'État à participer à une réunion de travail pour sauver l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve. 

Le président de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a accusé jeudi le gouvernement de "préparer l'assassinat" de l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve, près de Valenciennes, dans le Nord, placée en redressement judiciaire et dont l'État est actionnaire via le groupe Vallourec. "Au bout d'un moment, on en a marre d'être pris pour des cons, on sait exactement ce qu'ils sont en train de préparer mais on ne se laissera pas faire ! (...) Si l'État prenait sa part, (l'entreprise) continuerait", a déclaré à la presse, dans l'hémicycle du Conseil régional à Lille, Xavier Bertrand, entouré d'élus régionaux ainsi que de syndicalistes et de salariés d'Ascoval. "La réalité, ce qu'ils sont en train de nous préparer, c'est l'assassinat de cette entreprise qui tourne et qui a de l'avenir", a ajouté l'ancien ministre du Travail.

Deux repreneurs potentiels. Deux candidats se sont manifestés pour la reprise d'Ascoval : le groupe iranien Boost, qui a déposé une simple lettre d'intention, et le groupe franco-belge Altifort, spécialisé dans les matériaux spéciaux, qui a présenté "une offre ferme" et qui a le soutien des syndicats et des élus du Valenciennois. Xavier Bertrand a réclamé la tenue d'une table ronde avec les différents acteurs du dossier avant mardi après-midi, veille de l'audience au tribunal de grande instance de Strasbourg. Mais, selon lui, "le tribunal ne rendra sa décision qu'après le mois de novembre" à la suite de "la visite du président de la République dans la région des Hauts-de-France" parce qu'ils ne veulent "surtout pas de grabuge" avec cette visite. 

"L'État a une responsabilité". "Nous exigeons du gouvernement une réunion de travail avec des conclusions, pas pour amuser la galerie (…) qu'on nous dise si oui ou non Vallourec continue à faire le mort (…) ou s'ils sont prêts à jouer le jeu de l'industrie", a affirmé le président de la région. "On le demande à l'État parce que l'État est actionnaire de Vallourec : ils ont une responsabilité. Tous les grands discours sur l'industrie, au bout d'un moment, ça arrive sur le mur des réalités : ils aident ou ils font mourir cette entreprise", a-t-il ajouté. Jeudi matin, environ 150 personnes ont bloqué l'entrée du centre de services de Vallourec pour protester contre l'absence de positionnement de cet actionnaire sur le dossier de reprise de l'aciérie Ascoval, en redressement judiciaire.