Après les législatives partielles, le PS au bord de l'agonie

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M.B. et Antonin André , modifié à
POLITIQUE - Sur 18 élections partielles depuis le début du quinquennat, les socialistes en auront perdu 16. Ce qui n'augure rien de bon pour la présidentielle à venir.

Un naufrage. Après son élimination dans deux circonscriptions sur trois dès le premier tour aux législatives partielles du week-end dernier, le PS est dans une très mauvaise passe. Sur les 18 législatives partielles organisées depuis le début du quinquennat, les socialistes en auront perdu 16. A huit reprises, ils ont été évincés dès le premier tour. En comparaison, la droite sous Nicolas Sarkozy avait obtenu des scores plus honorables. Entre 2007 et 2012, sur 13 partielles, la droite en avait gagné 9.

Responsabilités partagées. Une défaite à mettre sur le compte, d'abord, du président et du Premier ministre. C'est bien leur politique qui est sanctionnée par les électeurs. Mais François Hollande et Manuel Valls ne sont pas les seuls responsables. De Martine Aubry, qui tire sur le gouvernement dans la difficulté, au Premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, devenu le premier supporter d'une primaire à gauche, sans oublier les frondeurs, qui doivent leur élection à celle de François Hollande, les responsabilités sont partagées.

Dans l'attente d'un miracle économique. Dès lors, à treize mois de l'élection présidentielle, la gauche semble condamnée à une défaite que seul un miracle économique pourrait éviter. Et certains sont conscients que le PS est à l'agonie, comme en témoigne une petite scène qui s'est déroulée jeudi. Lors des obsèques de Claude Estier, ancien sénateur et compagnon de route de François Mitterrand, Lionel Jospin a pris la parole devant Manuel Valls et Jean-Christophe Cambadélis. Le candidat malheureux à la présidentielle en 2002 a cité une maxime de Claude Estier.

Oraison funèbre pour le PS. Le défunt avait ainsi l'habitude de distinguer quatre conditions pour arriver au pouvoir : avoir une organisation en ordre de marche, un projet clair, une stratégie nette et un leadership incontesté. La citation, bien reçue par Manuel Valls et Jean-Christophe Cambadélis, a donc pris des allures d'oraison funèbre parfaitement calibrée pour la gauche. Car sur les quatre conditions, le PS n'en remplit aucune.

Leadership contesté. La formation politique est fracturée. La stratégie de Jean-Christophe Cambadélis, celle dite de l’Alliance populaire, consiste à ressusciter la gauche plurielle. Sauf que les communistes ont dit non, tout comme les écologistes. Même le micro parti de Robert Hue n’en veut pas. Une véritable humiliation. Du côté du projet, il est inexistant à ce stade. Quant au leadership incontesté, rien n'est moins vrai à l'heure où Jean-Christophe Cambadélis veut transformer la primaire en référendum pour ou contre François Hollande. Le meilleur moyen pour fragiliser un peu plus le président.

En 2009, au lendemain d’un congrès meurtrier et d’élections européennes désastreuses, Bernard-Henri Lévy avait appelé à dissoudre au plus vite le PS. Aujourd’hui, le parti est proche de l’agonie.