Antisémitisme à l'université : comment le gouvernement a reculé face aux syndicats
Selon le journal du Figaro, plusieurs syndicats universitaires ont fait pression pour faire annuler une enquête sur l'antisémitisme dans les universités françaises. Un échec pour l'exécutif, qui souligne à quel point le sujet est devenu tabou dans les facs.
C’est une affaire qui interroge : peut-on évaluer sereinement à quel point l’antisémitisme gangrène nos universités ? Selon nos confrères du Figaro, une vaste enquête confiée au Cevipof vient d’être stoppée net, après une fronde d’enseignants et de syndicats.
Tout commence fin avril. Le ministre de l’Enseignement supérieur Philippe Baptiste veut mesurer le niveau d’antisémitisme à l’université et confie une enquête au Cevipof et à l’Ifop. Un questionnaire de 44 pages, anonyme, est envoyé à tous les personnels, tandis qu'une seconde enquête, destinée aux étudiants, doit suivre.
Un mauvais signal
Mais dès sa mise en ligne, la contestation explose. L’association France Universités qui regroupe une centaine de présidents d’établissements refuse de diffuser le sondage, alors que les syndicats du supérieur dénoncent un "fichage politique", et une enquête biaisée.
Une pétition circule, tandis que La France insoumise s’en mêle et accuse le ministre d’inquisition. Six enseignants et plusieurs organisations déposent même un recours en urgence devant le Conseil d’État.
Sous pression, le Cevipof annonce l’arrêt de l’étude, les chercheurs démentant tout amalgame. Ils rappellent que leurs questions existent dans toutes les enquêtes sur le sujet, et que l’anonymat est total. Mais certains dénoncent une campagne destinée à empêcher ce type de recherches.
Pour le ministère, c’est un mauvais signal : un thème jugé explosif devient impossible à documenter. Une nouvelle ligne rouge dans l’université française.