Une oreille à l'écoute des maires victimes de violences. La ministre des Collectivités territoriales, Dominique Faure, a annoncé le lancement dès ce lundi d'un guichet d'appui psychologique ouvert 7j/7 de 9 heures à 21 heures. Depuis le début de l'année, 2.387 atteintes aux élus ont été recensées. Le problème est tel, que l'Association des maires de France organise des formations avec le GIGN ou le RAID pour apprendre à désamorcer des situations de conflit.
Des violences en hausse
Être maire, c'est être en première ligne, dans des conditions extrêmement difficiles. Avec un engagement de plus en plus chronophage, des indemnités jugées insuffisantes par la moitié des édiles et des administrés plus exigeants qu'auparavant, beaucoup dénoncent une agressivité croissante et des violences en hausse : +32% de faits constatés entre 2021 et 2022.
Philippe Laurent, vice-président de l'Association des maires de France, en appelle à des sanctions plus fortes et plus rapides en cas d'agressions contre les élus. "La chaine pénale est beaucoup trop longue. Une sanction prise un an ou un an et demi après n'a pas beaucoup de valeur. Ensuite, à plus long terme, il y a un besoin de retrouver un sens civique, un sens citoyen qui peut se trouver à long terme que par l'éducation", affirme-t-il.
Un sentiment de dépossession de leur pouvoir d'action
Le sentiment de dépossession de leur pouvoir d'action est l'autre principale raison du mal-être des maires. Une conséquence de contraintes financières imposées par l’État, comme la suppression de la taxe d'habitation ou l'augmentation des salaires de la fonction publique. Mais aussi d'une réglementation jugée assommante et parfois contradictoire. Depuis 2020, 450 maires démissionnent chaque année en cours de mandat.