Affaire Fillon : "Il y a des électeurs qui nous quittent tous les jours", déplore Estrosi

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Le premier adjoint au maire de Nice, invité lundi d'Europe 1, estime que l'affaire Fillon entretient "un profond malaise" chez les électeurs.
INTERVIEW

Ces deux là ne s'apprécient guère. Christian Estrosi, fidèle sarkozyste, n'a jamais caché son peu de sympathie pour François Fillon. "Je lui ai dit très clairement que je n’étais pas filloniste", a-t-il rappelé lundi au micro d'Europe 1.

Amender le projet. "Je suis assez à l’aise pour avoir dit début janvier dans un meeting à Nice qu’il fallait mettre une notion sociale plus importante dans le projet, s’adresser aux classes moyennes, qu’il fallait en même temps ne pas aller trop fort sur le nombre de fonctionnaires", a déclaré Christian Estrosi. "Tout cela est entendu, tout cela est pris en compte", assure-t-il, citant notamment le déplacement de François Fillon à la Réunion, lors duquel le candidat a assuré que l'île ne serait pas concernée par les suppressions de fonctionnaires. "Il y a sans doute encore un petit effort à faire sur la hausse de la TVA que je conteste. Je pense au contraire qu’il faut baisser la fiscalité qui pèse sur les Français et les prive de pouvoir d’achat", nuance-t-il cependant.

Entendu sur europe1 :
Je sens la colère qui gronde

Le ras-le-bol des électeurs. L'ancien maire de Nice, qui se refuse "à être déloyal à [sa] formation politique", n'a pas voulu commenter les soupçons d'emplois fictifs qui pèsent sur le candidat de la droite. "Le doute s’est instauré aujourd'hui. C’est vrai, il y a un profond malaise", reconnait-il néanmoins quant aux conséquences de cette affaire sur la campagne. "Il y a des électeurs qui nous quittent tous les jours. Je les entends, je sens la colère qui gronde, mais à l’égard de toute la classe politique", assure encore le président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur.

"Tout ce qui se passe en ce moment favorise la montée du Front national, alors que ce sont les premiers, aujourd’hui, à ne pas respecter les règles de la République", estime-t-il.