Affaire Benalla : la majorité ne veut pas que l'audition de Collomb se transforme "en tribunal politique ou médiatique"

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© JEFF PACHOUD / AFP
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Aurélie Herbemont, édité par Romain David
Le ministre de l'Intérieur est entendu lundi matin par la commission d’enquête de l'Assemblée nationale, après les révélations sur Alexandre Benalla, mis en examen pour des violences en marge des manifestations du 1er mai.

Les députés l’attendent de pied ferme. Les auditions de la commission d’enquête mise en place dans le cadre de l’affaire Benalla débutent lundi matin à l’Assemblée Nationale. Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, ouvre le bal à 10 heures avant une nouvelle audition mardi, en fin d'après-midi, cette fois devant les sénateurs.

L'arbre qui cache la forêt ? Les parlementaires, qui ne peuvent pas auditionner le président de la République, ne devraient donc pas manquer de concentrer leurs flèches sur le locataire de la place Beauvau, réputé très proche du chef de l’Etat. Le député républicain Sébastien Huyghe fait partie des interrogateurs et compte sur Gérard Collomb pour faire la lumière sur le rôle de chacun dans cette affaire. "On a besoin de savoir qui était au courant et qui a couvert ces exactions. Il ne faudrait pas que Gérard Collomb soit le bouc émissaire. Il faut que nous connaissions l’ampleur des responsabilités de chacun", explique-t-il auprès d’Europe 1. "Apparemment, Gérard Collomb n’est pas le seul responsable puisque tout à été piloté depuis l’Elysée", relève encore le député du Nord.

Les faits, rien que les faits. La majorité redoute particulièrement cette audition. Ainsi, le présidente LREM de la commission des lois, Yaël Braun-Pivet, appelle à ne pas en faire un tribunal. "Il n’est pas question de se transformer en tribunal politique ou médiatique. Nous souhaitons simplement que Gérard Collomb nous explique comment se déroulent les faits. C’est tout", déclare-t-elle. "Il n’y a pas à exiger plus de lui, ce serait complètement déplacé".

 

Les proches du président bientôt sur le grill ? Malgré cette mise en garde, la commission d’enquête s’annonce explosive. Elle risque surtout d’avoir un rôle politique, raison pour laquelle l’opposition demande à entendre un maximum de proches d’Emmanuel Macron, ce que les marcheurs refusent pour l’instant.