Affaire Benalla : la majorité dans l’embarras

Alexandre Benalla 1280
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Aurélie Herbemont, édité par Romain David
La majorité se montre peu loquace sur l'affaire Benalla qui a plongé l'Elysée dans la tourmente mercredi, craignant qu'à la faveur de l'été la polémique feuilletonne.

L'affaire Benalla n'en finit plus d'enfler, et pourtant Emmanuel Macron reste mutique. Le Premier ministre a parlé d'images particulièrement choquantes, et s'est félicité que la justice ait été saisie, après la diffusion d'une vidéo montrant un proche du président de la République s'en prendre à un manifestant à Paris. Pourtant, l'opposition s'étonne qu'Alexandre Benalla, adjoint au chef de cabinet d'Emmanuel Macron, soit toujours employé à l'Elysée et somme le chef de l'Etat de prendre la parole. "Aujourd'hui on attend une réponse du président de la République. Il est évident qu'il doit s'exprimer", a notamment estimé jeudi Laurent Wauquiez, le patron des Républicains, sur notre antenne. Dans la majorité peu de personnes sont montées au créneau pour défendre la présidence, il faut dire que l'embarras est palpable au cœur du pouvoir.

"Un type borderline". C'est peu dire en effet qu'il y a une certaine gêne autour de l'affaire Benalla, et beaucoup d'élus préfèrent rester aux abris face aux questions des journalistes, les renvoyant plutôt vers l'Elysée. Les rares personnes qui acceptent de s'exprimer le font sous couvert d'anonymat. Un conseiller ministériel concède ainsi que les 15 jours de suspension décidés en interne pour sanctionner Alexandre Benalla, "ce n'est pas suffisant". Un autre s'interroge : "pourquoi la justice n'a pas été prévenue par l'Elysée ?", tout en essayant de relativiser : "dans la cour du roi, il y a toujours un type borderline".

 

Le début d'un feuilleton politico-médiatique. Une forme de stupéfaction règne chez les "marcheurs". "On se demande ce qu'il faut faire pour être viré", souffle un membre de la majorité. La plupart font le dos rond en espérant que la justice passe rapidement pour qu'une décision soit prise à l'Elysée quant au sort de ce proche devenu particulièrement gênant. "On est dans une crise médiatique, mais pas dans une crise politique à ce stade", analyse pourtant un proche d'Edouard Philippe. Officiellement, l'exécutif n’aurait donc aucune raison de s'inquiéter, même si un "marcheur" alerte : "en plein mois de juillet, le feuilleton peut durer".