Accords de 1968, expulsions... Bruno Retailleau durcit le ton face à Alger
Le ministre de l’Intérieur promet de discuter avec Emmanuel Macron pour durcir la position française envers l’Algérie. Entre maintien de Boualem Sansal en prison, refus d’admission de ressortissants expulsables et critiques récurrentes, Bruno Retailleau dénonce une volonté d’"humilier la France" et appelle à rompre les accords migratoires historiques.
Bien décidé à inverser le rapport de force avec Alger, Bruno Retailleau s'engage à en discuter dès la semaine prochaine avec Emmanuel Macron. "L'Algérie cherche bien à humilier la France", selon le ministre de l'Intérieur, qui dresse une liste accablante de preuves, à commencer par le maintien de l'écrivain Boualem Sansal en prison, mais aussi les quelque 120 refus d'admission d'Algériens munis de leurs papiers, donc expulsables, depuis le début de l'année.
Des priorités
Alors Bruno Retailleau égrène ses priorités : comme bloquer au niveau européen la négociation en cours sur l'accord commercial d'association, sortir des accords de 1968 pour retirer leur statut dérogatoire aux immigrés algériens ou encore empêcher la venue et l'installation des haut placés algériens qui dénigrent la France.
C'est un combat que Bruno Retailleau entend mener sur le long terme, puisque le ministre de l'Intérieur appelle à continuer la lutte pour revenir sur les accords de 1968, quitte à poursuivre les efforts après la fin du quinquennat d'Emmanuel Macron.
Il écarte par ailleurs toute démission de la place Beauvau en lien avec Alger, qui représenterait avant tout "une victoire pour le gouvernement d'Abdelmadjid Tebboune", selon sa propre expression.