Le vote par correspondance avait été banni en France en 1975. 1:10
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Jean-Rémi Baudot, édité par Laetitia Drevet
Les députés MoDem voudraient réhabiliter le vote par correspondance en vue des régionales et des départementales 2021, y voyant un remède contre l'absentions grandissante, surtout en période de crise sanitaire. "Une fausse bonne idée", répond Gérald Darmanin, qui ne fait toutefois pas l'unanimité du côté de LREM. 

Et si la France réhabilitait le vote par correspondance ? Banni en 1975 au profit du vote par procuration, le vote par voie postale est à nouveau défendu par une partie de la classe politique, qui y voit un remède à l'abstention grandissante. Les députés MoDem avaient déposé une proposition de loi en juin, à la faveur des débats sur les municipales en temps de Covid-19. Le parti centriste prend notamment en exemple la "participation historique" à la présidentielle américaine et aimerait le remettre en pratique en vue des régionales et départementales de 2021.

"Une fausse bonne idée" pour Darmanin

Une éventualité accueillie avec intérêt par une partie de la République en Marche, y compris par Christophe Castaner, le patron du groupe LREM. Il se heurte toutefois à son successeur au ministère de l'Intérieur, Gérald Darmanin, farouchement opposé à cette éventualité. "Une fausse bonne idée", affirme-t-il, mettant en avant le coût, la logistique compliquée, et le risque de fraudes et de manipulations, y compris communautaire. "Il en va de la préservation du libre arbitre de chacun, longue tradition électorale de notre pays depuis l'invention de l'isoloir", insistait dimanche le ministre dans les colonnes du Parisien

Une position qui fait grincer des dents dans ses rangs. "Il ne veut pas qu’il y ait de débat", regrette un macroniste historique. De son côté, l’Elysée temporise. "Le président veut avant tout du consensus", explique l’un de ses proches. Dans le contexte actuel, pas question pour Emmanuel Macron de rentrer dans un débat sur lequel la majorité risquerait de se déchirer.