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Jean-Rémi Baudot, édité par Maxime Dewilder
Emmanuel Macron est arrivé mardi matin à Mayotte, première étape de sa tournée dans l'océan Indien qui l'emmènera ensuite à La Réunion.
REPORTAGE

Le président de la République est arrivé mardi à Mayotte dans le cadre d'un voyage à portée symbolique et politique très forte. Mayotte constitue la première étape d'une tournée dans l'océan Indien. Emmanuel Macron a tout de suite tenu à montrer son attachement à l'île : "Il n'y aucune fatalité, aucune. La France, c'est la sécurité. La France, c'est la santé. La France, c'est l'école. Et la France, ce sont des chances données à Mayotte pour réussir".

"Mayotte est française et le restera à jamais", a-t-il lancé en langue shimaoré, soulignant la position "exceptionnelle" de l'archipel dans le canal du Mozambique, "dans une région qui a de la croissance, où il y a plein de promesses".

Protéger les frontières et intercepter les kwassa kwassa

Ce voyage constitue la pierre angulaire de l'acte II du quinquennat. Le président français a notamment affiché une grande fermeté sur la question de l'immigration. Emmanuel Macron est monté, mardi matin, à bord d'une patrouille de bateaux français qui contrôlent les eaux territoriales de Mayotte. L'île française est soumise à une forte immigration en provenance des Comores, distantes de 70 kilomètres à peine.

Le bateau sur lequel le président a pris place est un intercepteur, un zodiac de plus de 10 mètres de long. Il a passé en revue tout le dispositif. En tout, la flotte se compose d'une dizaine de bateaux, accompagnée d'un hélicoptère. Tous ces véhicules doivent permettre de protéger les frontières et d'intercepter les kwassa kwassa, ces bateaux de fortune en provenance des Comores.

"On n'a pas accompagné Mayotte au bon niveau depuis 40 ans"

Plusieurs centaines de ces kwassa kwassa sont interceptés chaque année. À Mayotte, la situation est tendue : 25% de la population de l'île est sans papiers et 75% des habitants ne maîtrisent pas ou peu le français. Face à cette situation, le gouvernement français hausse le ton et affiche un objectif : reconduire 25.000 clandestins par an.L'objectif est presque atteint cette année mais la ministre de l'Outre-mer, Annick Girardin, confiait encore récemment : "On n'a pas accompagné Mayotte au bon niveau depuis 40 ans".