Un ex-ministre refuse la Légion d'honneur

"Je trouve qu’aujourd’hui ça a pris trop d’importance", a confié au micro d’Europe 1 Henri Torre au sujet de la Légion d'honneur.
"Je trouve qu’aujourd’hui ça a pris trop d’importance", a confié au micro d’Europe 1 Henri Torre au sujet de la Légion d'honneur. © Maxppp
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L.B avec AFP
Henri Torre, ancien sénateur UMP, estime que "cette haute distinction a été bafouée".

Promu au grade de chevalier de l'Ordre national de la Légion d'honneur, Henri Torre a préféré décliné. L’ex-sénateur UMP a indiqué lundi qu'il refusait cette distinction, bafouée selon lui par "la nomination de n'importe qui".

"Je n’ai plus confiance"

"Je ne demanderai pas la confirmation de cette promotion. Je la rejette", a déclaré Henri Torre rappelant qu'il l'avait déjà refusée en 2008. "On a nommé trop de gens qui ne méritaient pas d'être nommés... On a bafoué cette haute distinction en nommant n'importe qui", a expliqué celui qui a siégé 28 ans à la Haute assemblée.

"Lorsqu’il a crée cet ordre, Napoléon Bonaparte avait certainement comme arrière-pensée quelques idées clientélistes. (…) Je trouve qu’aujourd’hui ça a pris trop d’importance", a confié au micro d’Europe 1 Henri Torre. "Il y a trop de nominations que je considère comme douteuses", a-t-il poursuivi.

L'ancien secrétaire d’Etat du gouvernement Messmer, s’était interrogé lundi sur cette promotion "à quelques mois des élections". "Je ne peux plus avoir confiance en le principal intéressé comme j’ai pu l’avoir en 2007", a précisé sur Europe 1, l’ancien président du Conseil général de l'Ardèche, citant implicitement l’actuel chef de l’Etat.

Eux aussi avaient refusé

La promotion du 1er janvier est l’une des trois promotions annuelles à titre civil avec celles de Pâques et du 14 juillet. Politiques, journalistes, écrivains ou chercheurs, au fil des années ils sont quelques-uns à s’être distingués en refusant toute distinction. Avant Henri Torre, Philippe Séguin avait ainsi dit non. L’ancien ministre décédé en 2010 avait refusé la Légion d'honneur, qui n'avait pas été accordée à son père, mort pour la Libération de la France.

Loin de la politique, Geneviève de Fontenay, présidente du comité miss France avait elle aussi décliné la Légion d’honneur qu’un sénateur voulait proposer. "C’est vraiment désacraliser le ruban que de le distribuer à n’importe qui… comme des médailles en chocolat", avait justifié à l’époque la "Dame au chapeau".