Sur les Roms, "Valls fait du Sarkozy"

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avec AFP , modifié à
Pour le ministre, certains Roms "ne souhaitent pas s'intégrer". Les associations sont vent debout.

La phrase. Depuis qu’il est locataire de la place Beauvau, Manuel Valls semble vouloir démontrer à tout prix que l’angélisme de la gauche en matière de sécurité n’est plus qu’une vieille lune. Dans Le Figaro, jeudi, le ministre de l’Intérieur a cette fois assuré que les Roms occupant des campements "ne souhaitent pas s'intégrer". "Implantés en bordure de quartiers populaires déjà percutés par la crise, ils sont à l'origine de problèmes de cohabitation qui prennent des formes parfois inquiétantes comme en témoignent les incendies constatés la semaine dernière à Aubervilliers et Sarcelles", a-t-il encore dénoncé. En août dernier, Manuel Valls avait déjà estimé que la délinquance roumaine, "c'est une réalité, il faut le constater, il ne faut surtout pas la nier".

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Les réactions. En se montrant d’une telle fermeté, Manuel Valls se doutait bien que les critiques tomberaient comme à Gravelotte. Il n’a pas été déçu. Pour l'association la Voix des Roms, ceux qui, comme le ministre de l’Intérieur, estiment que les Roms ne veulent pas s’intégrer sont « des irresponsables dangereux pour la paix et la cohésion sociales". "Cette interview de Valls est de mauvais augure. Elle annonce un durcissement de la politique à laquelle nous assistons depuis 2003, lorsque (Nicolas) Sarkozy devint ministre de l'Intérieur", ajoute le communiqué de l’association, qui a en remis une couche via son président Saimir Mile pour qui "objectivement, Valls fait du Sarkozy."

Les chiffres. "Aujourd'hui, nous estimons qu'environ 20.000 hommes, femmes et enfants originaires de Roumanie et de Bulgarie pour la plupart occupent en toute illégalité plus de 400 campements dans notre pays, dont les deux tiers sont en Ile-de-France", a assuré le ministre de l’Intérieur. Un nombre qui devrait baisser en 2013 après la décision de Manuel Valls de supprimer l'aide au retour humanitaire qui leur était accordée (300 euros par adulte et 100 euros par enfant mineur), car "c'était un système pervers, dénoncé tant par les autorités roumaines que les ONG", justifie le premier flic de France.

En 2012, la France a expulsé 12.800 Roumains et Bulgares sur un chiffre record de près de 37.000 reconduites à la frontière.