Sarkozy n’en a pas fini avec la justice

Nicolas Sarkozy est encore engagé sur quatre fronts judiciaires.
Nicolas Sarkozy est encore engagé sur quatre fronts judiciaires. © MaxPPP
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avec AFP , modifié à
DOSSIERS - Au-delà du non-lieu dans l’affaire Bettencourt, l’ex-président reste cité dans plusieurs affaires.

Avec son non-lieu dans l’affaire Bettencourt, Nicolas Sarkozy a gagné une bataille, mais pas sa guerre judiciaire. Les fronts restent nombreux pour l’ancien chef de l’Etat, cité dans quatre autres affaires, même s'il n'est pour l'heure mis en examen dans aucune d'elles. Et son probable retour en politique reste grandement conditionné par l’issue, positive ou non pour lui, de ces quatre dossiers. Tour d’horizon.

L’affaire du financement de la campagne de 2007

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© Capture écran BFM TV

Voilà une affaire potentiellement très gênante pour Nicolas Sarkozy, car elle concerne sa campagne présidentielle victorieuse de 2007, dont le financement est sujet à caution. Le 19 décembre dernier, l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine avait ainsi affirmé détenir les preuves d'un financement par la Libye de ladite campagne, sans toutefois les fournir. Son domicile a été perquisitionné en avril.

Ce fut également le cas, en février, du domicile et du cabinet de Claude Guéant. Les enquêteurs avaient alors notamment retrouvé trace d'un versement de 500.000 euros : le paiement, selon l'ancien secrétaire général de l'Élysée, de deux tableaux d'un peintre flamand vendus à un avocat malaisien. En revanche, le document attribué à un ex-homme de confiance du colonel Kadhafi, ex-dictateur libyen, faisant état d'un "accord de principe" conclu en 2006 avec Tripoli pour apporter 50 millions d'euros à la campagne du candidat Sarkozy, n'est pas intégré dans cette information judiciaire.
Statut : instruction ouverte pour 'trafic d'influence", "corruption" et "blanchiment" le 19 avril 2013

L’affaire Karachi

Plusieurs de ses proches, dont Nicolas Bazire et Pierre Mongin, ont beau être mis en examen, Nicolas Sarkozy n’est pas nommément cité dans le volet financier de l’affaire Karachi, qui concerne le financement présumé occulte de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995. Mais c’est justement en soulignant que le nom de l’ancien président n’apparaissait pas dans la procédure que les services de l’Elysée l’ont impliqué bien involontairement. Car par le biais de ce communiqué publié en septembre 2011, l’Elysée laissait supposer qu'il avait pu avoir connaissance de pièces couvertes par le secret de l'instruction. La chambre de l'instruction a depuis autorisé les juges d’instruction à enquêter sur une éventuelle complicité de violation de ce secret par l'ex-chef de l’Etat.  
Statut : instruction pour "corruption" et abus de biens sociaux" lancée en septembre 2010        

L’affaire des sondages de l’Elysée

Un juge enquête, depuis début 2013, sur la régularité des contrats conclus, sans appel d'offres, entre l'Élysée et neuf instituts de sondage à l'époque de Nicolas Sarkozy. Un bureau et le domicile parisien d'un ex-conseiller présidentiel, Patrick Buisson, lui-même directeur de l’un des instituts concernés, ont été perquisitionnés début avril.
Statut : enquête pour "favoritisme", "détournements de fonds publics", complicité et recel de ces délits ouverte en septembre 2012.

L’affaire Tapie

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© REUTERS

Cette dernière affaire n’en est qu’à ses balbutiements, mais elle aussi pourrait aboutir à une mise en cause de Nicolas Sarkozy. Trois juges d'instruction enquêtent sur la décision prise fin 2007 par l'ex-ministre de l'Économie Christine Lagarde de recourir à un arbitrage pour solder le contentieux opposant depuis 1993 l'homme d'affaires Bernard Tapie au Crédit lyonnais sur la vente d'Adidas. Les juges ont perquisitionné chez Claude Guéant, suggérant qu'ils s'intéressent au rôle de l'ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy, et donc celui de Nicolas Sarkozy lui-même, dans la décision de recourir à cet arbitrage. L’ex-président a rencontré au moins six fois Bernard Tapie en 2007, avant son élection, et à douze reprises une fois installé à l'Élysée, entre le 15 juin 2007 et le 21 novembre 2010.
Statut : enquête ouverte en septembre 2012 "usage abusif de pouvoirs sociaux et recel de ce délit".