Rocard : il faut "un changement de vision"

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Invité mercredi matin sur Europe 1, l'ancien Premier ministre Michel Rocard a appelé à un changement de vision au sein du gouvernement, sans forcément que cela implique un remaniement ministériel. "Un changement d'homme sans changement d'idée et de vision est un gadget", a-t-il mis en garde. [Il faut] un changement de vision d'abord, éventuellement appliqué par de nouveaux hommes. Mais si le changement de vision est ferme et précis, les mêmes peuvent l'appliquer, ils ne sont pas mauvais. "

 

"Je souhaite un changement de vision bien sûr", a-t-il poursuivi. "Il faut un discours explicatif, il faut que les Français comprennent ce qui se passe et ce qu'il leur arrive. Et surtout comprennent bien la part du monde entier - car la crise est mondiale -,  la petite part de l'Europe dans ce monde entier et la propre de la France. Elles sont distinctes, elles appellent des remèdes différents."

L'impopularité de Hollande liée à la crise. Interrogé sur l'action de François Hollande, Michel Rocard a estimé que sa principale erreur a été "d'avoir passé quatre mois sans parler d'économie, sans adresser un seul discours à ceux qui travaillent et produisent en France, qu'ils soient salariés ou patrons. Pourquoi ? Parce qu'il était pris à contre-pied : la prévision [de croissance, ndlr] était fausse et il le découvrait." Puis est arrivée l'annonce du crédit d'impôt pour la compétitivité (CICE). "Ce soulagement était urgent", estime Michel Rocard.

Toutefois, pour l'ancien Premier ministre, l'impopularité de François Hollande n'est pas liée à sa personnalité mais à l'augmentation du taux de chômage. "La crise est plus grave que ce qu'on a dit, c'est ça le problème." Mais le président de la République n'exerce pas un "pouvoir trop impulsif et trop personnalisé", puisqu'il prend ses décisions avec ses conseillers et son gouvernement, se félicite Michel Rocard, tout en reconnaissant un risque : "dès l'instant que le décideur est un collectif, il peut y avoir des désaccords dedans".