Réforme territoriale : marchandages et coups de pression

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et David Doukhan , modifié à
COULISSES - Le chef de l’Etat a vécu une journée agitée. Et ce n'est qu'au tout dernier moment qu'il a rendu les derniers arbitrages.

 L’INFO. Simplifier et clarifier, c'est ce qu’a cherché à faire François Hollande avec sa réforme territoriale, mais l’accouchement a été douloureux. Finalement, la France ne comptera plus que 14 régions, au lieu de 22 aujourd'hui. Et parce que redessiner la France n’est pas si simple, des arbitrages ont été nécessaires jusqu'à la dernière minute.

Le Drian a eu gain de cause. Ce n’est que juste avant 20 heures que François Hollande a décidé de ne pas toucher à la Bretagne, au terme d’une journée de marchandages et de coups de pression. Le texte à paraître dans les journaux de la presse quotidienne régionale a même été envoyé avec deux heures de retard. "On y est arrivé ! Une journée compliquée, à l’image de remaniements gouvernementaux", confirme un proche du dossier dans Le Figaro. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, ex-président de la région Bretagne, a ainsi pesé de tout son poids, convoquant le souvenir des "bonnets rouges" et anticipant les réactions violentes des élus. Effrayé par les craintes de son ami, le président décide alors de sanctuariser les frontières bretonnes.

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Une bataille entre Ayrault et Royal. A partir de là s’est posée la question des Pays de la Loire. Fallait-il les associer au Poitou-Charentes, comme le demandait Ségolène Royal depuis des semaines ? Dans l’après-midi, la rumeur fuite et le mariage est annoncé. Les réactions fusent : "absurde", "inimaginable." Jean-Marc Ayrault y va même d’un tweet en forme de coup de pied de l’ân :

"Il peut y avoir des évolutions". François Hollande se retrouve donc déchiré entre son ancien Premier ministre et l’actuel numéro trois de son gouvernement. Alors, après une ultime réunion convoquée en urgence à l’Elysée, en présence de Bernard Cazeneuve (Intérieur), Marylise Lebranchu et André Vallini (Réforme de l’Etat) François Hollande finit par trancher… en décidant de ne rien faire : les Pays de la Loire resteront seuls. Au palais, on précise toutefois que cela n’interdit en rien une union dans l’avenir. Ce que Manuel Valls a confirmé mardi matin sur RMC : "à partir du moment où l’on cela va être présenté au Parlement en juillet, il va y avoir débat, et j’y suis attaché. Il peut y avoir des évolutions." Un proche du chef de l’Etat conclut : "on a donné un grand coup de pied dans la fourmilière. On sait très bien que la suite ne sera pas facile".

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