Où a-t-on le plus voté Hollande ?

François Hollande a remporté l'élection présidentielle dimanche.
François Hollande a remporté l'élection présidentielle dimanche. © CAPTURE ECRAN FRANCE 2
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B.P. avec agences , modifié à
ZOOM - Reports de voix, bascule des départements : retour sur les événements du scrutin.

Pour devenir le septième président sous la Ve République, François Hollande a pu compter sur des reports de voix favorables, l'adhésion des grandes villes et un net recul de Nicolas Sarkozy dans des terres historiquement de droite. Europe1.fr revient sur treize faits marquants du second tour.

Les reports favorables à Hollande

Clé du second tour, les reports de voix des candidats éliminés au premier tour ont plus penché dans la balance du vainqueur. François Hollande a ainsi bénéficié des reports de 29% des voix du centriste François Bayrou, de 14% des voix de Marine Le Pen et de 81% de celles de Jean-Luc Mélenchon, selon un sondage Ipsos pour France Télévisions, Radio France, Le Monde et Le Point. Comme prévu, Nicolas Sarkozy a bénéficié de plus importants reports de François Bayrou (41%) et Marine Le Pen (51%), mais plus du tiers des électeurs FN ont opté pour l'abstention (25%) ou le bulletin blanc ou nul (10%) prôné par leur candidate.

Un tiers des départements ont basculé de la droite vers la gauche

Exactement 31 départements sont passés de Nicolas Sarkozy en 2007 à François Hollande en 2012. Si la plupart laissent entrevoir les mêmes écarts que la moyenne nationale, certains ont franchement changé de cap. C'est le cas entre autres de la Guyane (62,05% pour Hollande), de Paris (55,60%), de la Seine-Maritime (54,91%), de la Somme (54,41%) ou encore de l'Aveyron (54,42%).

Vague rose dans la ville rose

François Hollande a surclassé Nicolas Sarkozy à Toulouse, la quatrième ville de France. Le candidat socialiste a raflé dans la ville rose 62,54% des voix. De manière générale, avec 57,94% des voix, Midi-Pyrénées est la deuxième région de France métropolitaine pour le vote Hollande derrière le Limousin. Avec 84,27% de participation, c'est aussi l'une de celles qui ont le plus voté.

capitole

L'Aveyron abandonne la droite

Bastion historique de la droite, le département de l'Aveyron a choisi dimanche François Hollande, confirmant sa lente inclinaison à gauche. Déjà en tête au premier tour, le socialiste a parachevé cet exploit au second tour avec 54,42% des voix, bien plus que l'addition théorique des scores des candidats de gauche du premier tour, dans un département qui a encore plus voté qu'il y a deux semaines (85,79%). Le président sortant est battu dans toutes les grandes villes du département : Rodez, Millau, Villefranche-de-Rouergue, Decazeville.

Abstention : le bis repetita de la Guyane

Comme au premier tour, le département d'outre-mer a été le champion de l'abstention, dimanche. Et comme le 22 avril, c'est à Papaichton qu'on s'est le moins mobilisé (74.77%), même si un mieux a été constaté par rapport au 1er tour (81,52%). Les trois autres villes qui dépassaient les 70% d'abstention le 22 avril ont également manifesté un peu plus d'intérêt dimanche : Grand-Santi (66,44% d'abstention), Saint-Elie (63,16%) et Matoury (38,81%), ont vu leur taux d'abstention baisser.

Zéro abstention dans de nombreuses communes

Plusieurs dizaines de communes françaises peuvent se targuer de ne recenser aucune abstention lors du second tour. C'est notamment le cas de Fontiès-d'Aude, où les 258 inscrits se sont déplacés. Et 23 d'entre eux l'ont fait pour glisser un bulletin blanc ou nul dans l'urne.

100% Hollande dans un village ariégeois

casteras, ariege

© CAPTURE EUROPE 1

L'Ariège est un des départements les plus socialistes du pays. C'est encore plus le cas à Castéras, un petit village d'une trentaine d'habitants. Sur les 26 inscrits sur les listes électorales, les 24 qui se sont déplacés dans le bureau de vote ont tous glissé dans l'urne le bulletin de François Hollande. Un score de 100% symbolique pour la candidat socialiste. Six autres communes lui ont délivré un tel plébiscite, contre six au total pour Nicolas Sarkozy.

Sarkozy de justesse dans les Hauts-de-Seine… sauf à Neuilly

Une courte tête. Nicolas Sarkozy a remporté le duel avec François Hollande dans le département des Hauts-de-Seine traditionnellement ancré à droite. Mais avec 50,52% des voix, le président sortant a pu constater un resserrement avec le socialiste. Au premier tour, il avait une avance de près de 5 points sur François Hollande. Ce dernier effectue une percée dans quelques villes dirigées par des élus de droite : Issy-les-Moulineaux (51,67%), Antony (52,26%), Meudon (50,31%) ou Châtenay-Malabry (58,03%). Nicolas Sarkozy a en revanche aisément remporté le scrutin dans son bastion de Neuilly-sur-Seine (84,2%).

La région Paca reste à droite

S'il est des régions qui ont viré de bord entre 2007 et 2012, la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur n'en fait pas partie. La région a confirmé dimanche son ancrage à droite, en plaçant Nicolas Sarkozy largement en tête mais en recul sensible par rapport à 2007. A l'époque, le président sortant l'avait emporté dans les six départements avec un score de 61,84%. Cette fois, il obtient 57,60% des suffrages, contre 42,40% à François Hollande et il n'est plus majoritaire que dans quatre départements sur six.

Les Alpes-Maritimes, terres sarkozistes

Comme en 2007, les Alpes-Maritimes décrochent la palme du département le plus sarkoziste de France avec 64,23% (68,08%, il y a 5 ans). Nice, cinquième ville de France, a accordé 60,35% de ses suffrages au président sortant, cinq points de moins toutefois qu'en 2007. Les petites communes du littoral les plus huppées ont affiché les meilleurs scores en dépassant les 75%.

Marseille bascule pour Hollande

Comme Paris, Marseille - deuxième ville de France,  dirigée par l'UMP - a vu la victoire de François Hollande (50,87%). Le candidat socialiste est majoritaire dans 10 des 16 arrondissements de la ville. Nicolas Sarkozy y frôlait les 56%, il y a cinq ans.

Hénin-Beaumont choisit Hollande

Comment a-t-on voté dimanche dans le fief d'adoption de Marine Le Pen ? Pour François Hollande, très majoritairement (57,85%). La présidente du Front national avait terminé en tête au premier tour à Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, avec 35,48% des suffrages, devant François Hollande (26,82%). Le taux de participation du second tour s'est établi dimanche à 80,36%, en recul de 2,84 points par rapport à 2007. Les votes blancs et nuls ont représenté 9,15% des votants, alors qu'ils n'étaient que de 1,54% au premier tour.

henin, le pen

Score inédit pour le PS à Lyon

Nicolas Sarkozy a recueilli dimanche 52,01% des voix dans le Rhône, gagnant les communes rurales et les banlieues aisées, mais François Hollande a largement distancé le candidat UMP à Lyon, réalisant avec 53,12% un score inédit pour le PS. Dans la ville dirigée par le socialiste Gérard Collomb depuis 2001, jamais la gauche n'avait franchi le seuil des 50% lors d'un scrutin présidentiel. Le sénateur-maire a salué un "score historique", y voyant "le témoignage de la confiance qu'accordent les Lyonnais à l'équipe municipale".

L'Alsace reste à droite

L'Alsace, seule région métropolitaine dirigée par l'UMP, est restée solidement ancrée à droite dimanche en accordant 63,40% à Nicolas Sarkozy, arrivé, grâce à un bon report des voix, loin devant le nouveau président (36,60%), qui fait toutefois mieux que Ségolène Royal en 2007. Le président sortant s'impose dans le Haut-Rhin (63,33%) et dans le Bas-Rhin (63,44%). Il avait déjà viré en tête le 22 avril (32,92%) alors que le candidat PS était relégué en 3e position (19,29%) derrière Marine Le Pen (22,12%).

La Lorraine bascule

La Lorraine et ses 1,667 million d'électeurs inscrits n'a pas suivi son choix du premier tour. Dimanche, le département a donné l'avantage à Nicolas Sarkozy (51,10%), comme en 2007, alors qu'elle avait choisi de placer de justesse François Hollande en tête du premier tour. Mais par rapport à 2007 Nicolas Sarkozy a perdu plus de trois points dans cette région très durement touchée par la crise économique.