Marseille : le policier mis en examen mais libre

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le policier stagiaire, qui a renversé un adolescent avec son véhicule de fonction sur un passage piéton samedi à Marseille, a été mis en examen pour "homicide involontaire aggravé". Malgré la demande du parquet de le placer sous mandat de dépôt, il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire. Nelson, âgé de 14 ans, a succombé à ses blessures dimanche soir. Une marche à sa mémoire sera organisée aujourd'hui à Marseille.

Le procureur de la République Jacques Beaume a ouvert lundi une information judiciaire "pour homicide aggravé par les circonstances de vitesse excessive, d'omission de céder le passage à un piéton et d'omission de marquer l'arrêt au feu rouge". Il avait requis un mandat de dépôt pour ce policier "qui encourt sept années d'emprisonnement pour ces faits". "C'est un policier qui donnait entière satisfaction à sa hiérarchie, dont le passé est sans tâche. Il est effondré par ce drame", avait précisé le magistrat. Dans la soirée, la juge d'instruction Carine Bargoin n'a pas suivi les réquisitions du parquet, qui avait demandé son placement sous mandat de dépôt. Elle a remis le policier stagiaire de 22 ans en liberté sous contrôle judiciaire. Les autres occupants du véhicule, le chef de patrouille et un second stagiaire, ne peuvent être poursuivis sur le plan pénal. "Il y a une hiérarchie au sein de l'équipe qui est actuellement examinée par l'inspection générale de la police nationale (IGPN). Des sanctions disciplinaires peuvent être appliquées si une faute est avérée", a expliqué le procureur. Nelson, 14 ans, a été renversé par la voiture de police alors qu'il traversait la rue en poussant son vélo. Projeté à une vingtaine de mètres sous la violence du choc, l'adolescent est décédé dimanche soir. L'enquête a démontré que l'intervention de la patrouille de police ne "pouvait pas être insérée dans un mécanisme d'urgence". Selon le procureur, de nombreuses questions restent posées, notamment celle qui consiste à savoir si le véhicule est passé ou non au feu rouge. Il est en revanche acquis que la voiture de police roulait à une vitesse excessive en remontant une file de véhicules sur sa gauche. "Il semble acquis que le 'deux-tons' n'était pas utilisé, mais que le gyrophare était actionné", a précisé Jacques Beaume. Une marche silencieuse est prévue ce mardi sur les lieux de l'accident, que les proches et les amis de l'adolescent ont clairsemé de témoignages à sa mémoire. "Je veux que la justice soit rendue sans tarder", a simplement demandé son père.