Manif pro-palestiniennes : l'UMP veut des sanctions

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Fabienne Cosnay , modifié à
RÉACTIONS - Le parti d'opposition est d'accord sur ce point. Sur la décision d'interdire la manifestation, en revanche, les avis divergent fortement.

Condamnation unanime. L'UMP a fortement condamné lundi les violences perpétrées à Sarcelles dimanche en marge d'une manifestation pro-palestinienne interdite, après celles de Barbès la veille, s'accordant moins toutefois sur l'opportunité de la décision gouvernementale d'interdire de tels rassemblements. Le secrétaire général intérimaire de l'UMP, Luc Chatel, a qualifié dans un communiqué les violences qui ont eu lieu en marge de la manifestion interdite à Paris ou à Sarcelles" d'"intolérables, injustifiables, incompréhensibles pour nos compatriotes". "Choquée des violences intolérables commises à Sarcelles. La France doit peser pour la paix au Proche-Orient", a tweeté, pour sa part, Valérie Pécresse. "Mon sentiment, c'est que la barbarie est en train de gagner la France", a déploré sur Europe 1 Bruno Le Maire. "La barbarie, c'est quand on s'en prend à des lieux de culte juifs le jour même où on commémore la Rafle du Vel' d'hiv"."Ça suffit !", a-t-il asséné.

Une demande de sanctions fortes. L'UMP s'accorde ainsi sur le fait de demander des sanctions fortes, y compris pour les simples participants. " Ce ne sont pas seulement les auteurs de violences qui doivent être lourdement sanctionnés, ce sont tous ceux qui, en bravant l'interdiction de manifester, défient la République. Lorsqu'on défie la République, la République doit répondre avec la plus grande fermeté", écrit lundi le secrétaire général intérimaire de l'UMP Luc Chatel dans un communiqué. Sur Europe 1 lundi matin, Bruno Le Maire a abondé en ce sens. "Je demande au gouvernement de prendre toutes les mesures nécessaires pour que les fauteurs de troubles soient arrêtés, jugés et condamnés. Et s'il devait y avoir des ressortissants étrangers parmi ces fauteurs de troubles, qu'ils soient expulsés du territoire français car leur place n'est pas ici", a estimé l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy.

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Fallait-il interdire ? Sur le reste, en revanche, l'UMP peine à parler d'une seule voix. Le gouvernement a-t-il eu raison d'interdire ces manifestations, samedi à Paris, et dimanche à Sarcelles ? Sur ce point, le député de l'Eure et candidat à la présidence de l'UMP Bruno Le Maire a fait entendre une petite musique bien différente de plusieurs personnalités de son parti, lundi matin sur Europe 1. "Quand on interdit, encore faut-il se donner les moyens d'interdire (...) J'ai dit la semaine dernière que l'interdiction des manifestations ne me semblait pas une bonne idée, que la liberté de manifester était un principe constitutionnel et qu'il ne fallait pas y toucher. Ils ont voulu y toucher, ils ont voulu interdire et ne se sont pas donné les moyens d'interdire", a fustigé le député de l'Eure. Bruno Le Maire a dû apprécier la lecture du communiqué de Luc Chatel : "Cette partie de la gauche qui continue à s'offusquer qu'on puisse interdire telle ou telle manifestation, doit cesser de tenter de justifier l'injustifiable …"

Le Maire accable Valls, Bertrand le salue. Signe que l'UMP est capable de faire le grand écart, Xavier Bertrand et Bruno Le Maire ont eu des réactions diamétralement opposées sur un soutien à apporter (ou pas) au gouvernement. Le premier a, et c'est suffisamment rare pour être souligné, salué Manuel Valls. "Je suis prêt à soutenir le gouvernement (...) Je me reconnais dans les propos tenus par Manuel Valls, d'une extrême fermeté, sur ce nouvel antisémitisme", a déclaré le député-maire de Saint-Quentin sur RTL. Un son de cloche radicalement différent chez Bruno Le Maire. "Où était M. Valls le jour où ces émeutes ont eu lieu? Sur le Tour de France (...) Moi j'aurais préféré voir M. Valls, quitte à être dans un véhicule, dans un car de CRS au côté de ceux qui garantissent la sécurité des Français plutôt que sur la caravane du Tour de France !', s'est exclamé le député de l'Eure, pour qui "la réponse du gouvernement français" a été "bien faible".

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