Les salles de shoot divisent la majorité

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Le président du Sénat veut poursuivre le débat que François Fillon avait pourtant tenté de clore.

"La priorité du gouvernement est de réduire la consommation des drogues en France, non de l'accompagner voire de l'organiser (...) La mise en place de ces centres de consommation de drogue n'est ni utile ni souhaitable en France" : en publiant mercredi soir un communiqué, François Fillon pensait clore le débat sur les salles de consommation de drogue, un serpent de mer relancé par les ministres Roselyne Bachelot et Nadine Morano au coeur de l'été. Las, le sujet n'en finit pas de diviser la majorité.

Invité jeudi matin d'Europe 1, le président UMP du Sénat, Gérard Larcher, a plaidé pour un débat parlementaire sur le sujet, une manière de contourner l'obstacle mis en place par Matignon. "C'est un débat qui mérite d'être poursuivi, sans soute sous une autre forme, et c'est peut-être le rôle du Parlement de se saisir aujourd'hui de ce débat", a-t-il affirmé.

"Cela mérite qu'on en parle avec raison et dans l'intérêt des malades, parce que celui qui se drogue à répétition, chacun reconnaît que c'est un malade", a ajouté le président du Sénat.

Morano pour "ouvrir le débat"

L’idée d’une concertation sur les "salles de shoots" avait été lancée par Roselyne Bachelot le 19 juillet dernier. Ces lieux permettraient aux usagers de drogue de consommer dans de bonnes conditions d'hygiène, tout en préservant la tranquillité et la sécurité des habitants du quartier d'implantation.

Il y a quelques jours, Nadine Morano avait abondé, en appelant à "ouvrir le débat". Si le gouvernement "s'oppose fermement" à la dépénalisation des drogues, il est "légitime d'expertiser tous les moyens possibles visant à lutter contre la toxicomanie", avait écrit la secrétaire d’Etat à la Famille dans un communiqué.

Quatorze députés mènent la fronde

Mais au sein de l’UMP, des dents avaient grincé. Quatorze députés du parti présidentiel s’étaient fendus d’une déclaration commune pour rejeter le projet. "Mais pourquoi Roselyne Bachelot, pourtant ministre de la Santé et toujours prompte à lutter contre le tabagisme, s'est-elle laissée aller en se disant plutôt favorable à la création de salles de consommation de drogue ?", s’interrogeaient-ils. Et de poursuivre : "comment peut-on parler de salles de consommation à moindre risque quand on connaît les ravages provoqués par les drogues ?"