La réforme des retraites votée à l'Assemblée

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Alexis Toulon , modifié à
Avec 270 voix contre 249, les députés français ont adopté mardi en première lecture le projet de loi. 

Les députés français ont adopté de justesse mardi en première lecture le projet de loi de réforme des retraites, par 270 contre 249, soit une majorité relative. Le groupe socialiste a dû se battre pour réussir à faire passer ce texte, 17 membres de l'aile gauche du parti se sont abstenus, ses alliés radicaux et écologistes également. Le groupe du Front de gauche, qui a mené bataille contre une réforme "anti-social", a voté contre, tout comme l'opposition UMP et UDI (centriste), pour des raisons diamétralement opposées. Toutefois, les débats au Sénat, à partir du 28 octobre s’annoncent plus musclés.  

Ce qui est en jeu. Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, veut garantir "l’avenir et la justice du système de retraite". Le gouvernement veut résorber le déficit du régime général (salariés du privé) d’ici 2020 et atteindre l’équilibre pour tous les régimes (le public également) d’ici 2040.

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Ce qui va changer. La réforme doit pérenniser à 62 ans l’âge du départ à la retraite tout en allongeant la durée de cotisation à 43 ans. Autre nouveauté : la création d'un "compte personnel de prévention de la pénibilité". Les salariés qui y ont le droit accumuleront des points qu’ils pourront convertir en formation, temps partiel ou départ anticipé à la retraite. Pour moins pénaliser les salariés faiblement rémunérés ou travaillant à temps partiel, il sera désormais nécessaire, pour valider un trimestre, d'avoir cotisé l'équivalent de 150 heures de smic, contre 200 actuellement. Le projet prévoit également le report de la revalorisation des pensions de retraite (sauf pour les bénéficiaires du minimum vieillesse) du 1er avril au 1er octobre, et la prise en compte des périodes d'apprentissage et partiellement des stages.

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Des manifestations partout en France. Plusieurs milliers de personnes à Paris et plusieurs centaines en province sont descendues dans les rues à l'appel de la CGT, de la FSU et de Solidaires. Les syndicats et les partis de gauche réclament "des créations d'emplois, la retraite à 60 ans et l'augmentation des salaires". Côté patronal, la création d’un compte pénibilité pour permettre aux salariés exerçant des métiers pénibles de se reconvertir ou partir plus tôt à la retraite c’est "ouvrir une boîte de Pandore de façon improvisée", selon son président Pierre Gattaz.

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