L'idée d'une union avec l'UDF fait des vagues au PS

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Administrator User , modifié à
Bernard Kouchner a rallié l'ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard dans son appel à une alliance entre l'UDF et le PS pour l'élection présidentielle. "Pour la première fois depuis trente ans, le parti de François Bayrou ne récuse pas la gauche réformatrice. Saisissons cette chance", a déclaré l'ancien ministre de la Santé. François Bayrou s'est réjoui de cette idée, au contraire de Laurent Fabius qui l'a dénoncée.

Après Michel Rocard, Bernard Kouchner a à son tour appelé à une union PS-UDF dans Le Journal du Dimanche. "A l'instar de nos voisins européens, capables de réussir là où nous avons échoué, cette gauche-là ne doit pas refuser l'alliance avec un centre rénové", souligne Bernard Kouchner, qui a rejoint l'équipe de campagne de la candidate socialiste Ségolène Royal en février. "Je ne suis pas dans une manoeuvre politicienne, je ne l'ai jamais été. Et je n'imagine pas que Michel Rocard y soit, lui qui a plus apporté à la France et aux idées que tous ses détracteurs réunis", explique-t-il. "J'ai suffisamment soutenu Ségolène Royal et travaillé avec elle pour savoir qu'elle peut orchestrer calmement cette indispensable mutation", poursuit-il. "Je sais que les alliances ne se noueront qu'après le premier tour. Ce n'est pas ajouter à la confusion que de revenir dès aujourd'hui à l'essentiel, et de préférer aux calculs politiciens des convictions que tant d'entre nous partagent", insiste Bernard Kouchner. "Les électeurs de dimanche prochain ne sont pas prisonniers des frontières du sectarisme. La France vaut mieux que nos certitudes vieillies et nos crampes partisanes", conclut-il. Cette pris de position n'est pas du goût de tout le monde au Parti socialiste. Laurent Fabius a vivement réagi à la double proposition de Michel Rocard et de Bernar Kouchner. "Il n'est pas question que le PS s'allie avec l'UDF, formation de droite dont les choix politiques sont contraires aux nôtres". En déplacement à Nantes, François Bayrou s'est de son côté réjoui de l'appel lancé par le duo Kouchner-Rocard. Il s'est dit "très touché" par les appels des deux hommes. "Il faut une majorité nouvelle pour la France", a-t-il expliqué. "Une majorité de rassemblement pour faire travailler ensemble pour la première fois depuis des décennies des responsables politiques des deux bords mettant en commun leur expérience et leur volonté réformatrice". Frédéric Frangeul (avec Reuters)