Hollande veut "une victoire ample"

Le candidat socialiste se dit prêt à gouverner et n'a toujours demandé à personne d'être son Premier ministre.
Le candidat socialiste se dit prêt à gouverner et n'a toujours demandé à personne d'être son Premier ministre. © TF1
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avec AFP
Le candidat socialiste n'a toujours demandé à personne d'être son Premier ministre.

Les sondages le donnent vainqueur depuis plusieurs semaines. Pourtant François Hollande reste très prudent sur l'issue du scrutin de dimanche. Le candidat socialiste a assuré vendredi matin sur RTL ne pas avoir demandé à qui que ce soit de se préparer pour Matignon. Néanmoins, il souhaite une victoire la plus large possible.

Hollande, "prêt à exercer cette fonction"

"Je me suis préparé depuis longtemps à ce moment", a confié François Hollande. "Ces derniers mois j'ai mené campagne et réfléchi à la responsabilité qui pouvait m'être confiée. Depuis le premier tour, j'ai considéré que j'étais prêt à exercer cette fonction", a-t-il assuré.

Le candidat socialiste a toutefois reconnu un peu plus tard qu'il ressentait "une appréhension" à l'idée de devenir éventuellement président de la République. "Une appréhension au sens où je sais ce qui m'attend", a-t-il précisé. "Les problèmes du pays ne vont pas disparaître avec le départ éventuel de Nicolas Sarkozy, il ne va pas emmener avec lui la dette publique, le chômage, les urgences sociales, je vois bien ce qui m'est demandé", a ajouté François Hollande.

"Personne ne peut être Premier ministre avant l'heure"

Mais le candidat socialiste reste prudent et refuse de mettre la charrue avant les boeufs. Il assure n'avoir encore demandé à personne de se préparer à être Premier ministre : "j'ai considéré que personne ne pouvait être Premier ministre avant l'heure". "Plusieurs personnes peuvent se sentir investies, soit par les fonctions qu'elles exercent, soit par la proximité qu'elles peuvent avoir avec moi", note François Hollande. Pour autant, "je ne voulais pas qu'il y ait avant le scrutin je ne sais quel conciliabule, organisation fantôme parallèle qui aurait laissé penser aux Français que, quel que soit leur choix, nous aurions déjà investi les places", ajoute-t-il. "Personne ne sait, sauf moi, ce qui va arriver lundi si les Français me choisissent", a insisté le candidat.

"Peut-être n'y aura-t-il même pas victoire. Je reste humble avant l'échéance de dimanche", a poursuivit François Hollande. Mais s'il devait gagner l'élection, le candidat socialiste souhaite "une victoire ample". "Ne faites pas un vainqueur étriqué qui aura déjà une difficulté dès le lendemain du scrutin. Donnez lui la légitimité la plus forte", a-t-il lancé aux électeurs.

"Faire 50,5% permet la victoire"

Pour lui, un score de 52% serait une large victoire. Mais "déjà, faire 50,5% permet la victoire et la victoire doit être prise", a-t-il souligné. François Hollande a encore insisté sur les "inconnues" du scrutin de dimanche, comme la participation - "qui à [son] avis sera forte" -, les suites des consignes de vote "données dans un sens ou dans un autre" et "les consignes de vote blanc".

Le socialiste a assuré qu'il n'avait pas conclu de pacte avec François Bayrou, qui a appelé jeudi à voter pour lui. "Je n'ai engagé aucune discussion, aucune négociation" avec lui, a-t-il affirmé, avant d'ajouter : "il n'y a pas d'alliance qui se prépare, il n'y a pas de tractation, il n'y a pas de place échangée". "Il ne me soutient pas comme un homme de droite qui changerait de camp pour une question d'opportunité. Il fait un choix qui n'est pas un choix de projet, il n'appuie pas mes propositions", a jugé François Hollande, pour qui François Bayrou "reste un homme du centre".