Hollande écoute avant de parler

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Louis Hausalter avec Fabienne Cosnay
ÇA DÉFILE - A une semaine de sa conférence de presse, le chef de l'Etat a reçu jeudi responsables d'établissements scolaires, élus de banlieue et acteurs associatifs.

Jeudi prochain, à l'occasion de la cinquième conférence de presse de son quinquennat, François Hollande parlera. Mais avant, il a écouté. Le chef de l'Etat a enchaîné jeudi les consultations : responsables d'établissements scolaires, élus de banlieue, acteurs associatifs et intellectuels ont défilé à l'Elysée.

"Il n'a jamais donné son avis". La journée a commencé par une rencontre avec des chefs d'établissement et des recteurs. "Un échange très riche et très détaillé", raconte à Europe 1 Florence Geneix, proviseure dans un lycée professionnel des Hauts-de-Seine. "Le président a toujours été très neutre. Il lançait un thème, nous écoutait mais n'a jamais donné son avis". Une question est revenue à plusieurs reprises dans sa bouche : "qu'est ce qui fait obstacle aujourd'hui dans votre travail ?"

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La politique du peuplement, préoccupation principale. Même tonalité à la mi-journée, lors d'un déjeuner avec des élus de banlieue. "Il a surtout été dans l'écoute. Chacun a pu s'exprimer librement et longuement", décrit François Pupponi (photo), député-maire socialiste de Sarcelles, dans le Val-d'Oise, et président de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru). Plus de deux heures de discussion, qui ont surtout tourné autour de la "politique de peuplement", érigée en priorité par Manuel Valls la semaine dernière. L'attribution des logements sociaux, notamment, était au cœur des préoccupations. "Il a voulu comprendre ce qui bloquait", selon François Pupponi.

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Autre sujet abordé : la prévention du décrochage scolaire, porte ouverte vers un risque de radicalisation. "Le Dispositif de réussite éducative (DRE) qui permet de cibler les jeunes en difficulté, mis en place dans certaines communes dans le cadre de la politique de la ville, l'a vraiment intéressé", explique un autre convive, Damien Carême, maire de Grande-Synthe (Nord). Il a aussi été question de la présence des services publics, du dialogue avec l'islam ou encore des propositions éducatives et culturelles en banlieue.

"C'était très pragmatique". François Hollande menait ces consultations en vue d'annonces qu'il pourrait faire la semaine prochaine, selon son entourage. Mais François Pupponi veut croire que le gouvernement réfléchit surtout à des propositions de long terme. "C'était très pragmatique", affirme le député-maire. "Le but, ce n'est pas de réinventer des politiques qui, dans l'ensemble, vont dans le bon sens. Il faut simplement trouver des solutions pérennes à ce qui bloque".

"J'attends de voir comment cela va se traduire concrètement", avertit Valérie Létard, sénatrice UDI du Nord et présidente de la communauté d'agglomération de Valenciennes. "Nous sommes la République des territoires, mais l'Etat doit nous donner des moyens et nous accompagner". Signe de l'attente qui pèse désormais sur François Hollande.

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