Hollande-Aubry, la bataille a commencé

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Fabienne Cosnay et David Revault d'Allones , modifié à
A la veille de l'ouverture de La Rochelle, les critiques fusent entre les deux favoris.

Entre François Hollande et Martine Aubry, la tension se fait palpable à quelques heures de l'ouverture de l'université d'été de la Rochelle. Jeudi, les deux favoris à la primaire socialiste ont convoqué la presse à tour de rôle pour répliquer à François Fillon et à son plan de rigueur. François Hollande a été le premier à dégainer, en début de matinée, pour dénoncer les mesures annoncées par le Premier ministre. Une heure plus tard, Martine Aubry lui emboîtait le pas, les deux rivaux profitant de l'occasion pour mieux afficher leurs différences.

Aubry moque le manque d'ambition d'Hollande

"Il faut du sérieux et de l'ambition" (...) Si on a du sérieux sans ambition, rien n'est possible" a alors affirmé Martine Aubry. Officiellement, le message était adressé à François Fillon. Entre les lignes, les initiés ont compris que c'était François Hollande, raillé pour son manque d'ambition, qui était visé.

A l'approche du congrès de la Rochelle, les répliques et les petites attaques ont également fusé entre les deux anciens premiers secrétaires. François Hollande, par l'intermédiaire de son coordinateur de campagne, a accusé Martine Aubry de vouloir monopoliser l'université de la Rochelle. Cette dernière a répliqué en critiquant violemment la gestion de son prédécesseur à Solférino dans une interview au Parisien, mardi. "Quand je suis arrivée à la tête du parti, on nous expliquait que le parti était un cadavre à la renverse et qu'il faisait pitié. Ce n'était pas faux" a lancé la maire de Lille.

Devant les photographes, c'est chabadabada

Enfin, dans le TGV qui les emmenait à la Rochelle jeudi après-midi, les deux rivaux se sont soigneusement ignorés. Ils ne sont pas vus dans le train, mais se sont rencontrés dans le tunnel menant à la sortie de la gare. Devant les photographes, les deux candidats se sont embrassés, alors que la maire de Lille lançait à son concurrent "les grands esprits se rencontrent".

Ségolène Royal, philosophe, a relativisé jeudi ces petites phrases, invitant les Français à "ne pas s'effaroucher" des piques lancées entre candidats, qui font partie du "charme" de la vie politique.