Fillon écarte un 3e plan de rigueur

© FRANCE 2
  • Copié
Charles Carrasco avec AFP , modifié à
Le Premier ministre n'a pas renoncé cependant mardi à "quelques ajustements".

"On fait tout pour conserver notre triple A". François Fillon, invité du 20 heures de France 2, a réaffirmé la volonté du gouvernement de "respecter la trajectoire financière" que la France s'est fixée, sans pour autant avoir recours à "un troisième plan de rigueur". Le Premier ministre a ainsi voulu répondre à l'agence de notation Standard & Poor's qui a placé, lundi, le triple A de la France sous surveillance, menaçant même d'une dégradation de deux crans. Europe1.fr revient sur les principaux thèmes développés par le Premier ministre.

Pas de 3e plan de rigueur. Le Premier ministre a rappelé les engagements de la France vis-à-vis de son déficit : "4,5% en 2012, 3% en 2013", tout en excluant de nouvelles mesures de rigueur "qui viendraient contrarier la croissance ou qui seraient totalement injustes simplement parce qu'une agence de notation aurait menacé de dégrader notre pays". En clair, il n'y aura pas de "troisième plan de rigueur", même si le Premier ministre a reconnu que des "ajustements sont possibles en fonction de la croissance réelle de la France en 2012". Une croissance qui devrait tourner entre 0,5% et 1% l'an prochain.

La zone euro entre de bonnes mains. Selon le Premier ministre, l'éventualité d'une dégradation par Standard & Poor's traduit la défiance des marchés qui considéraient "qu'il n'y avait pas de pilotage, pas de gouvernement économique". Pour François Fillon, l'accord franco-allemand intervenu lundi sur le renforcement de la gouvernance de la zone euro est donc fondamental. La position de la France dans cette négociation a été vivement critiquée par les députés socialistes qui accusent le gouvernement français de "suivisme". François Fillon a également répondu : "On ne compte pas les points entre la France et l'Allemagne. Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont développé une capacité de compromis qui est fondamentale pour l'avenir de l'Europe. La discipline n'est pas allemande. La réforme générale des politiques publiques...le fait ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux, le gel des collectivités locales, c'est bien de la discipline. Il n'y a pas une discipline allemande et une discipline française", a rétorqué le Premier ministre.

Autre grande avancée : "l'Allemagne a accepté la mise en cause du secteur privé en cas de restructuration d'une dette souveraine et ça c'est un élément de confiance très important", a ajouté François Fillon.

La règle d'or attendra un peu. Sur la question épineuse de l'inscription de la "règle d'or" dans la Consitution, François Fillon a repoussé l'échéance. En effet, la majorité a besoin des deux tiers de l'Assemblée pour modifier ce texte. Le Premier ministre en a profité pour tacler, le candidat du Parti socialiste à la présidentielle, François Hollande : "les socialistes continuent de s'y opposer. François Hollande était hier en Allemagne avec des socialistes de l'opposition qui, eux, ont adopté eux une règle d'or dans leur pays. Manifestement, ils n'ont pas réussi à le convaincre... Donc c'est le premier obstacle qu'on doit surmonter."

Pas de "règle d'or" pour l'instant mais l'accord franco-allemand de lundi entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ouvre la porte, selon le Premier ministre à "l'adoption d'une règle d'or identique pour tous les pays de la zone euro."