Emploi : les sénateurs PCF quittent la séance

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avec AFP

Les sénateurs communistes, furieux du déroulement du débat sur le projet de loi sur l'emploi, ont retiré samedi soir tous leurs amendements et quitté la séance. Alors qu'ils défendaient pied à pied leur position hostile au texte en multipliant les prises de parole, le gouvernement a décidé de demander un voté bloqué, procédure parlementaire qui empêche le vote sur chaque amendement au profit d'un vote global à la fin de l'examen de tous les amendements. Les sénateurs communistes avaient déposé plus de 400 amendements.

"C'est un acte grave qui ne restera pas sans conséquences et sans lendemains, nous n'acceptons pas cette parodie de débat", a lancé la présidente du groupe CRC (communiste) Eliane Assassi. "Vous ne vouliez pas d'un débat au Sénat. Vous avez choisi de mettre fin au débat de manière violente, excessive", " alors que nous vous démontrions point par point que ce projet de loi, l'accord qu'il reprend, est un accord largement favorable aux intérêts patronaux", a-t-elle ajouté.

Le sénateur écologiste Jean Désessard a alors demandé une suspension de séance. "Je regrette la décision du gouvernement, je comprends les communistes, je regrette cette situation qui a conduit à ce qu'on ne puisse pas débattre des amendements", a-t-il déclaré à la reprise des débats. La sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, une des rares socialistes à s'opposer au texte qu'elle juge "déséquilibré", a également retiré ses amendements critiquant le recours au vote bloqué.

La discussion a ensuite repris dans un hémicycle désert et dans un climat pesant sans que Michel Sapin n'ait répondu aux communistes. Le vote du texte devait après ce retrait d'amendements intervenir dans la nuit.