Emmanuel Macron défend des "réformes historiques"

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Louis Hausalter , modifié à
INTERVIEW E1 - Le ministre de l'Economie était l'invité d'Europe 1 mardi, alors que son projet de loi est actuellement en discussion à l'Assemblée nationale.

Emmanuel Macron, ministre de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique, était l'invité exceptionnel de Jean-Pierre Elkabbach, mardi sur Europe 1. Il est revenu sur l'arrivée au pouvoir de Syriza en Grèce et a défendu son projet de loi, discuté en séance publique à l'Assemblée nationale depuis lundi.

"Sans François Hollande, la Grèce serait vraisemblablement sortie de l'euro". Alors que le parti de gauche radicale Syriza est arrivé au pouvoir en Grèce, Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité pour le pays de respecter ses engagements. "La Grèce s'est inscrite dans un programme pour précisément répondre aux différentes obligations, parce qu'être dans l'Europe, c'est être solidaires", a-t-il affirmé, soulignant que "plus des trois quarts des Grecs ont réaffirmé leur attachement à la zone euro". "A nos yeux, la place de la Grèce est dans la zone euro", a également déclaré le ministre de l'Economie. "La France s'est battue à l'été 2012 pour que la Grèce ne sorte pas de la zone euro", a-t-il rappelé. "J'étais bien placé à l'époque pour le voir : sans François Hollande et son action résolue, la Grèce serait vraisemblablement sortie de l'euro".

Des réformes "historiques" dans son texte de loi. "Nous avons besoin de conduire des réformes pour accroître la vitalité de notre économie, pour améliorer la situation de nos entreprises", a insisté Emmanuel Macron. "On aurait pu faire un plan de relance français. Ça n'aurait pas de sens au regard de nos déficits publics", a-t-il expliqué, soulignant l'importance du projet de loi qu'il présente à l'Assemblée. Un texte qui, selon lui, comporte "une dizaine de réformes importantes, pour certaines historiques".

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Dans certaines communes, "un ou deux dimanches, c'est bien suffisant". Emmanuel Macron a défendu les mesures fortes de son projet de loi, à commencer par la libéralisation du travail dominical. A l'issue de la discussion du texte en commission spéciale, il a été décidé de laisser l'ouverture des commerces le dimanche à l'entière discrétion des élus, contrairement au projet initial. "J'assume totalement la décision de ne pas avoir gardé cinq dimanches obligatoires. Il y a des petites communes rurales où un ou deux dimanches, c'est bien suffisant", a expliqué le ministre. En revanche, "là où ça a du sens, il faut que les élus locaux puissent ouvrir jusqu'à 12 dimanches par an".

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"Plusieurs milliers d'emplois" grâce aux autocars. Emmanuel Macron a également défendu la libéralisation des lignes d'autocar, qui permettrait selon lui la création de "plusieurs milliers d'emplois". "Nos amis allemands ont ouvert davantage les autocars dans leur pays. Ils sont passés de trois millions à huit millions de travailleurs en 18 mois", a-t-il argué. Le ministre de l'Economie a aussi répondu aux protestations des notaires, mécontents du texte. "Que fait-on ? De la transparence en matière de tarifs, ce qui est normal", a-t-il insisté. "Il faut que ces tarifs reflètent les coûts, avec des critères de proportionnalité pour protéger les petits offices". Par ailleurs, "quand il manque des notaires, il faut qu'il y ait une liberté d'installation qui n'existe pas aujourd'hui", a-t-il déclaré.

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Des premiers effets "dès l'été". Emmanuel Macron a promis de "premiers effets" qui "puissent être perceptibles dès l'été", citant notamment "l'ouverture dominicale dans plusieurs endroits" et "l'ouverture du secteur des autocars". "A l'été, il y aura des mesures concrètes qui seront mises en œuvre", mais aussi "un calendrier très précis d'application du reste", a martelé le ministre.

"Ne pas attendre la croissance comme on attend la mousson". Interrogé sur les dernières estimations du Fonds monétaire international (FMI), qui a revu à la hausse ses prévisions de croissance pour la France, Emmanuel Macron s'est félicité : "ces chiffres sont bons, ils montrent qu'il y a une nouvelle  donne qui est positive", a-t-il estimé. Pour autant, "il ne faut pas attendre la croissance comme on attend la mousson", a tempéré celui qui souhaite "relancer la demande européenne, parce que c'est aussi ça la clé d'une nouvelle croissance".