Duflot règle ses comptes avec Hollande

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PAVÉ DANS LA MARE - Dans un livre, l’ancienne ministre du Logement attaque violemment les deux têtes de l’exécutif.

L’INFO. Cécile Duflot n’a jamais eu sa langue dans sa poche. Sa sortie du gouvernement, en mars 2014, n’a en rien arrangé les choses et l’exécutif devait bien s’attendre à quelques règlements de compte. C’est chose faite dans un livre à paraître le 25 août* et dont le site du Nouvel Obs publie mercredi quelques extraits croustillants. L’ancienne ministre du Logement n’est pas tendre avec François Hollande - le "président de personne" - et Manuel Valls, accusé "d'avoir d'une certaine manière pris en otage le gouvernement".

"J'ai voté Hollande, cru en lui et été déçue". Pour l’ancienne patronne des écologistes, François Hollande a su, "le temps d’une campagne, incarner un espoir. Or, depuis son élection, il n'a pas su répondre à cette aspiration et n'a pas trouvé non plus une autre incarnation". Selon elle, "cela n'est pas une question de tempérament, c'est la conséquence d'une succession de choix souvent inattendus et, parfois, incohérents entre eux". La conséquence est limpide : "j'ai fait le même chemin que des millions de Français. J'ai voté Hollande, cru en lui et été déçue... J'ai essayé de l'aider à tenir ses promesses, de l'inciter à changer la vie des gens, de le pousser à mener une vraie politique de gauche. Et j'ai échoué. Alors je suis partie", explique-t-elle.

"Je ne me reconnaîtrai jamais" dans la ligne Valls. Après s’en être pris au chef de l’Etat, c’est son meilleur ennemi Manuel Valls qui essuie quelques attaques bien senties. "A force de reprendre les arguments et les mots de la droite, de trouver moderne de briser les tabous, et donc de défendre la fin des trente-cinq heures, de dénoncer les impôts, de s'en prendre aux Roms, de prôner la déchéance de la nationalité pour certains condamnés, de taper sur les grévistes, quelle est la différence avec la droite ?", s’interroge-t-elle, avant d’expliquer pourquoi elle a catégoriquement refusé de faire partie du nouveau gouvernement Valls : "dans la ligne qu'il incarne, je ne me reconnaîtrai jamais. Elle est contraire... à ce que je suis". C’est dit.

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* "De l'intérieur. Voyage au pays de la désillusion", par Cécile Amar, édition Fayard