Drame de Coulogne : la famille est bien morte "par asphyxie"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Les quatre membres d'une même famille, les parents et leurs deux enfants, retrouvés pendus jeudi soir dans leur maison à Coulogne dans le Pas-de-Calais, sont "morts par asphyxie", a déclaré lundi le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer. Il n'y a aussi aucun signe de violence. La police privilégie toujours la piste d'un suicide collectif.

Selon les premiers résultats de l'autopsie, la cause de la mort de la famille retrouvée pendue jeudi à Coulogne, près de Calais dans le Pas-de-Calais, est bien l'asphyxie. Le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer a indiqué lundi que les parents, âgés tous deux de 55 ans, et leurs fille et fils, âgés de 27 et 30 ans, "sont bien morts par asphyxie dans le cadre de la pendaison. Il n'y a pas de signe de violence, donc pas du tout d'intervention de tiers". Gérald Lesigne a ajouté que "si vous étranglez quelqu'un avec un lacet, la personne va se débattre, il y aura forcément des signes de violences. Là, il n'y a aucun signe de violence". Et le procureur de préciser que "l'autopsie était toujours en cours" et que les résultats des analyses toxicologiques, qui permettront notamment de déterminer si les victimes étaient sous l'emprise de médicaments - ne seraient pas connus avant "plusieurs jours". Une information judiciaire pour "recherche des causes de la mort" a été ouverte par le parquet.

Les parents et leurs deux enfants ont été découvertes jeudi dans leur véranda par un voisin, alerté par un membre de la famille inquiet. Les quatre personnes étaient pendues. Celui qui a écrit la lettre retrouvée dans la maison, dont le texte contenait la phrase énigmatique: "On a trop déconné", n'a pas encore été identifié. Les investigations se poursuivent également concernant les comptes bancaires de la famille. "Pour l'instant, on n'a pas d'écho qui permette de donner une version fiable sur les circonstances ayant déterminé ce geste", a précisé le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer. Vendredi, le procureur avait souligné que la thèse d'un "suicide collectif (était) largement privilégiée" par les enquêteurs, en précisant que les décès étaient intervenus de façon "quasi-simultanéee".

Selon le psychiatre Michel Debout, président de l'Union nationale pour la prévention du suicide (UNPS) et professeur au CHU de Saint-Etienne, l'acte de cette famille est "exceptionnel". "Le suicide à deux est connu. Mais à quatre, et à quatre adultes, hors geste sectaire et en dehors de quelqu'un qui impose ses vues à d'autres, je n'ai pas connaissance de cas semblables. C'est très difficile de se faire une idée de ce qui a pu se passer". Pour Michel Debout, il devait y avoir "des relations très fusionnelles entre les quatre personnes. C'est la condition minimale". Et ensuite, il a dû se passer "un événement suffisamment déstructurant pour le groupe ou mettant en cause les quatre en même temps, comme un secret de famille qui serait en voie de révélation et qui rendrait insupportable la survie du groupe (...) Dans la pendaison, il y a souvent l'aveu de quelque chose de l'ordre de la culpabilité, de l'infamie et d'un besoin de rachat".