Chômage : le mode de calcul, très controversé, va changer

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le mode de calcul du taux de chômage en France devrait être complètement révisé après la remise lundi prochain d'un rapport d'experts mandatés par le ministère de l'Economie. Les statistiques officielles du chômage font l'objet depuis plusieurs mois d'une vive polémique, alimentée par les critiques d'un collectif de statisticiens, chercheurs et syndicalistes.

C'est un rapport très attendu. La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, va recevoir lundi les résultats de la mission de l'Inspection générale des finances (IGF) et de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur le mode de calcul des chiffres du chômage. Le rapport, qui sera accessible immédiatement sur Internet, ne comporte pas d'actualisation du chiffre du chômage mais porte sur la méthodologie de calcul, précise-t-on. Selon Le Monde, daté de samedi, avec la nouvelle méthode le chiffre publié pour juillet, qui était de 8% de la population active, serait révisé à 8,4%. Le cabinet de la ministre a démenti et qualifié ce chiffre de "complètement fantaisiste".

Les conclusions du rapport devraient relancer la polémique sur la réalité des chiffres du chômage, ceux d'août devant être connus le 27 septembre. Selon Le Monde, les rapporteurs, Bruno Durieux (IGF) et Marie-Ange du Mesnil du Buisson (Igas), estiment que les chiffres officiels du chômage, diffusés par le gouvernement, sont établis de manière discutable car ils mélangent deux sources jugées très différentes, les chiffres de l'ANPE et une "enquête emploi", en réalité un sondage réalisé par l'Insee sur un échantillon de 75.000 personnes. En fait, ils remettent surtout en cause la fiabilité de l'enquête emploi de l'Insee. Elle comporte une marge d'erreur évaluée à plus ou moins 140.000 personnes, soit presque deux fois la taille de l'échantillon.

De nombreux spécialistes estiment que, quel que soit le mode de calcul, les chiffres officiels ne rendent de toutes façons compte qu'imparfaitement de la situation de l'emploi, puisqu'ils ne recensent que les personnes à la recherche d'un emploi à plein temps et à durée indéterminée. Les statistiques ne prennent pas en compte les bénéficiaires du Revenu minimum d'insertion, qui sont plus de 1,1 million, ni les bénéficiaires d'un emploi subventionné par l'Etat. Le 16 janvier, l'Insee avait annoncé qu'il reportait de mars à novembre la publication des résultats de son enquête annuelle sur l'emploi en 2006 en raison de trop grandes divergences entre ses chiffres (9,8% en moyenne annuelle) et ceux du ministère de l'Emploi (9,1%).