Bus incendié à Marseille : un accusé passe aux aveux

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Comme en écho à la demande de la principale victime Mama Galledou pour connaître la vérité, l'un des six jeunes accusés de l'incendie criminel d'un bus à Marseille en 2006, s'est désigné comme le principal coupable mercredi. Au total ce sont six jeunes, âgés de 16 à 18 ans au moment des faits, qui comparaissent depuis lundi devant la cour d'assises pour mineurs des Bouches-du-Rhône. Déterminer le rôle joué par chacun d'entre eux dans le drame était un des enjeux de ce procès.

Un aveu. "C'est moi". Au troisième jour de procès, un des six accusés a craqué et avoué qu'il avait lui-même mis le feu au bus de la ligne 32 à Marseille en 2006 en lançant un mouchoir enflammé dans le véhicule arrosé d'essence. "Les aveux lui ont été arrachés par sa mère" présente dans la salle, a expliqué un des avocats des accusés. "Elle lui a dit : la mère (de la victime Mama Galledou, ndlr) souffre, moi je souffre, je veux que tu me le dises", a poursuivi le conseil. Ses co-accusés, âgés de 16 à 18 ans, se sont effondrés en pleurs. Le jeune qui a avoué a fait part de sa "honte" expliquant qu'il pensait que le bus était vide. "Je ne voulais pas, je suis désolé" a-t-il déclaré à la barre.

Lundi, Mama Galledou, la principale victime, avait demandé que la vérité éclate enfin. Mercredi, à leur tour, sa mère et son petit frère ont exigé des accusés la vérité, "au nom de la famille". Cette Franco-sénégalaise de 27 ans, avait été brûlée aux 2e et 3e degrés sur 62% du corps dans l'incendie de ce bus dans la soirée du 28 octobre 2006.

Jusqu'alors, les six accusés refusaient de dire qui avait allumé le feu avec un mouchoir enflammé dans le bus. Pour l'avocat du jeune qui a avoué, ces déclarations ne rendent pas son client "plus coupable que les autres". "Il n'a pas eu le premier rôle, on reste dans un phénomène de groupe", a expliqué Me Mattei. Ils sont poursuivis pour destruction volontaire par incendie ayant entraîné une infirmité. Ils risquent 30 ans de réclusion criminelle, une peine qui peut être divisée par deux si l'excuse de minorité est retenue. En octobre, deux adolescents, âgés de moins de 15 ans au moment des faits, ont déjà été condamnés dans le même dossier à 8 ans de prison par le tribunal pour enfants.