Blagueur, Hollande ne fait pas rire l'UMP

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Les ténors de l’UMP reprochent au président de s’être moqué de Sarkozy au Salon de l'Agriculture.

La phrase qui fait polémique. Le président aime rire, et encore plus  faire rire. Un trait de caractère qu’il avait essayé de gommer pendant la campagne électorale pour se "présidentialiser". Mais chassez le naturel… Samedi, alors qu’il arpentait les allées du salon de l’Agriculture, François Hollande a "rechuté". Apostrophé par un enfant qui lui lance : "ah mais j'ai jamais vu, Nicolas Sarkozy ...", le chef de l’Etat, dans un sourire, répond : "ah ben ... tu ne le verras plus !"

L’UMP rang serré derrière Sarkozy. Les proches de l’ancien président n’ont apparemment pas le même humour que celui qui lui a succédé. Depuis que François Hollande a lancé cette petite phrase, c’est l’hallali. Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, invitée dimanche matin d’Europe 1, "c’est un dérapage, cela n’a pas sa place dans la bouche d’un président de la République". Circonstance aggravante pour l’ancienne porte-parole de Nicolas Sarkozy, "ce n’est pas la première petite blague de mauvais goût ces deniers temps. Cela s’inscrit en rupture avec une tradition de la Ve république : quand l’élection est passée, on ne la refait pas. On a l’impression que François Hollande est obsédé par Nicolas Sarkozy.

Luc Chatel estime lui que les Français n'ont pas élu un "chansonnier" mais quelqu'un qui puisse les sortir de la crise. "Donc, de grâce, M. Hollande, soyez à la hauteur de vos fonctions", a-t-il ajouté sur Radio J, avant de trancher : "François Hollande ne fait plus rire les Français".

Frédéric Lefebvre

Dans un communiqué, l'ancien secrétaire d'Etat Frédéric Lefebvre a apporté son écot, estimant que "sa phrase maladroite sur Nicolas Sarkozy à une petite enfant est lourde de sous-entendus, de calculs politiciens et en plus à une petite fille de 6/7 ans!". "C'est déplacé", conclut ce proche de l'ex-président.

Souviens-toi en 2007… Le Salon de l’Agriculture serait-il propice aux dérapages des chefs d’Etat ? Pour sa première visite dans la plus grande ferme de France en tant que président, Nicolas Sarkozy avait lui aussi donné du grain à moudre à l’opposition.  Quand il se rend porte de Versailles le 23 février 2008, neuf mois après son élection, l'ancien chef de l'Etat est lui aussi apostrophé par un visiteur qui lui lance "Ah, touche-moi pas ! Tu me salis" quand le président lui tend la main. Réponse désormais mythique de Nicolas Sarkozy : "Casse-toi alors, pauvre con !"

   Une phrase qui le poursuivra tout au long de sa carrière politique, tel un chewing-gum sous une chaussure.