Autoroute A831 : non, Valls n'a pas désavoué Royal

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Fabienne Cosnay avec agences , modifié à
MISE AU POINT - Malgré l'opposition de Ségolène Royal, le Premier ministre n'a pas "d'objection" au lancement de la procédure de consultation sur la réalisation de l'autoroute A831.

"Pas d'objection". Manuel Valls a le dernier mot et le fait savoir. Le Premier ministre a autorisé jeudi le lancement de la procédure de consultation sur la réalisation de l'autoroute A831, à laquelle s'oppose Ségolène Royal, sans toutefois préjuger de sa construction. Sous certaines "réserves" qu'il énumère, Manuel Valls déclare que "le gouvernement n'a pas d'objection à ce que la procédure de consultation soit lancée afin de connaître le coût de cet ouvrage".

Ségolène Royal

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Pas de désaveu, assure Valls. Manuel Valls a t-il ainsi désavoué Ségolène Royal ? Pas le moins du monde, a répondu le Premier ministre. "Pour prendre une décision, il faut avoir tous les éléments" (...) "Je suis comme la ministre, à l'écoute des élus de cette région. Il y a un projet qui pose beaucoup de problème en termes d'intégration environnementale, mais pour faire le bon choix, étudier les choix alternatifs et de contournement, il faut avoir tous les éléments en main", a insisté Manuel Valls.

Invité d’Europe  1 Soir vendredi, Ségolène Royal a aussi cherché à gommer toute ombre de discordance, précisant avoir été associée à l'écriture de cette lettre. "Il était aberrant de se lancer dans un projet comme celui-là sans étudier de piste alternative", a déclaré la ministre de l’Ecologie. "Et dans le courrier qu'il (Manuel Valls, ndlr.) a adressé aux élus, il a déclaré qu'il fallait également étudier la piste alternative, ce que les élus de Vendée refusaient de faire".

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Le contenu de la lettre. Sa position fait l'objet d'une lettre rendue publique par des élus qui l'avaient saisi après que la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, eut exprimé son hostilité au projet. Le Premier ministre rappelle que, en raison de "l'insertion environnementale délicate" du projet, "des modifications substantielles" au projet initial ont été apportées et il demande qu'elles soient "portées à la connaissance du public". Il demande aussi d'"inscrire encore davantage le projet dans une démarche de développement durable". Enfin, "il conviendra de chiffrer parallèlement la solution alternative" de contournement de la zone écologiquement la plus sensible (le Marais poitevin) évoquée par Ségolène Royal. "C'est en conclusion de ce processus que sera prise la décision de réaliser ou non l'A831", destiné à relier Fontenay-le-Comte, en Vendée, à Rochefort, en Charente-Maritime, conclut Manuel Valls.

Bras de fer. Plusieurs grands élus de l'Ouest de la France, issus des rangs de la droite et de la gauche, avaient écrit à Manuel Valls le 28 juillet pour réclamer que l'Etat autorise les élus locaux promoteurs du projet à "aller jusqu'au bout de la procédure de consultation". Ségolène Royal avait défendu mardi sa décision de saborder ce projet d'autoroute entre Rochefort, en Vendée, et Fontenay-le-Comte, en Charente-Maritime, pour protéger le Marais poitevin, un parc naturel qui se situe dans son fief électoral. "On ne va pas refaire Notre-Dame-des-Landes dans le Marais poitevin !", avait-t-elle affirmé au micro d'Europe 1, faisant référence au conflit entourant le projet de construction de ce nouvel aéroport en Loire-Atlantique.

Les élus satisfaits. La décision de Manuel Valls est "une excellente nouvelle dont nous nous réjouissons", soulignent dans un communiqué commun le député socialiste Hugues Fourage avec le député UMP et président du conseil général de la Charente-Maritime, Dominique Bussereau, le président PS de la région Pays-de-la-Loire, Jacques Auxiette, et celui du Conseil général de la Vendée, le sénateur UMP Bruno Retaillea.