Au PS, le spectre de la machine à perdre

Pascal Cherki fait partie des députés socialistes ouvertement inquiets à moins d'un an des municipales.
Pascal Cherki fait partie des députés socialistes ouvertement inquiets à moins d'un an des municipales. © MAXPPP
  • Copié
et Ludovic Fau , modifié à
La perte d’une huitième législative partielle, à Villeneuve-sur-Lot, inquiète au Parti socialiste.

Effets collatéraux. "Si on continue comme ça, on va dans le mur". Ce cri d’alarme commence à faire tâche d’huile dans les rangs du PS. La défaite dimanche dernier, dès le premier tour de la législative partielle de Villeneuve sur-Lot, la huitième en huit législatives partielles, a des effets collatéraux sur le moral des troupes socialistes. Et les arguments avancés pour expliquer la défaite, à savoir l’effet Cahuzac et la division de la gauche, n’ont pas convaincu. A moins d’un an des municipales, certains députés PS craignent que la machine à perdre soit enclenchée.

"Des inflexions substantielles". Cette inquiétude est surtout perceptible chez des élus de l’aile gauche du Parti socialiste, et qui sont aussi des élus locaux. Pour eux, le "mini-21 avril" de Villeneuve-sur-Lot confirme que le gouvernement est en train de désespérer une partie de son électorat. "Il est clair que le résultat de Villeneuve-sur-Lot sonne un peu l’urgence", juge ainsi Laurent Baumel, député PS d’Indre-et-Loire, interrogé par Europe 1. "Il est temps véritablement qu’on réfléchisse non pas à un changement radical de politique, mais à des inflexions substantielles qui pourraient être apportées d’ici les municipales. Il faut que le gouvernement de gauche, sur les retraites, le budget, les impôts, montrent aux couches populaires et moyennes qu’il gouverne aussi en pesant à eux", insiste l’élu.

La "menace" de l’extrême droite. Son camarade Pascal Cherki abonde. "Il y a une désaffection très importante de notre électorat par rapport à  une politique dont il ne perçoit pas le sens et surtout dont il ne voit pas pour l’instant les résultats", assure le député de Paris. "Ça se traduit par un ras-le-bol et une vraie menace en France d’un basculement important verts l’extrême droite", craint-il.

Attention à la "raclée". Du côté de l’exécutif, la réponse est claire : "il n’y a pas lieu de réviser l’orientation politique suivie depuis un an", explique une source gouvernementale. "Les élus crient avant d’avoir mal, c’est normal, mais aux municipales, les équations locales pèseront plus lourd qu’un éventuel vote sanction", veut croire de son côté un conseiller ministériel. Sauf que ça ne suffit pas à rassurer les plus inquiets. "Hollande dit qu’il sera jugé à la fin de son mandat, mais attention à ne pas faire l’impasse sur les municipales, c’est vital pour le PS", confiait un député mardi. Un  autre affirme craindre , pour sa part, que le PS prenne tout bonnement "une raclée" aux municipales.

>>> Dans son édito politique, Caroline Roux rapporte que les députés PS "refusent de jouer le rôle de chair à canon" lors des prochaines élections :