80 km/h : Édouard Philippe prêt à laisser les présidents de conseils départementaux assouplir la mesure

"Si les présidents de conseils départementaux souhaitent prendre leurs responsabilités, je n'y vois aucun inconvénient", a déclaré le chef du gouvernement.
"Si les présidents de conseils départementaux souhaitent prendre leurs responsabilités, je n'y vois aucun inconvénient", a déclaré le chef du gouvernement. © AFP
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avec AFP , modifié à
Pour Edouard Philippe il n'y a "aucun inconvénient" à laisser aux présidents de conseil départementaux la capacité de déroger aux 80 km/h sur les routes secondaires, a-t-il déclaré jeudi sur Franceinfo.

Edouard Philippe ne voit "aucun inconvénient" à laisser aux présidents de conseil départementaux la capacité de déroger aux 80 km/h sur les routes secondaires, comme le prévoit un amendement porté par le groupe LREM à l'Assemblée nationale, a affirmé le Premier ministre jeudi sur Franceinfo.

Une limitation largement impopulaire

En vigueur depuis juillet 2018, la limitation à 80 km/h sur la plupart des routes secondaires est largement impopulaire, notamment en zone rurale ou périurbaine. Lors du grand débat national suivant la crise des "gilets jaunes", Emmanuel Macron avait ouvert la porte à des assouplissements. Le débat doit être tranché par le projet de loi d'orientation sur les mobilités, qui vient de revenir à l'Assemblée après un passage au Sénat, contrôlé par l'opposition de droite défavorable à la mesure.

Édouard Philippe attaché au "plus haut niveau de sécurité routière possible"

Le Sénat a donné compétence aux présidents de département et aux préfets pour relever la vitesse maximale autorisée. Un amendement des députés LREM prévoit lui de laisser cette compétence, mais pour les seuls présidents de conseils départementaux. La solution qui se dessine à l'Assemblée se traduirait donc par un recul partiel d'Edouard Philippe, initiateur de la mesure controversée. Mais elle augmenterait fortement la responsabilité politique des présidents de conseils départementaux, qui pourraient être tenus pour responsables en cas d'accident grave sur un tronçon à la vitesse relevée.

Le Premier ministre s'est dit "attaché" jeudi au "plus haut niveau de sécurité routière possible". "Je suis convaincu que les présidents de conseils départementaux le sont aussi, mais ce sont des décisions qui sont lourdes et qu'il faut assumer en conscience", a souligné l'ancien maire du Havre, en rappelant les bons chiffres de la sécurité routière en France en 2018.