Isoler les narcotrafiquants en prison : est-ce réellement faisable ?
Le ministre de la Justice Gérald Darmanin, se rend ce jeudi à Marseille pour présenter ses solutions afin de mieux lutter contre le trafic de drogue. Le garde des Sceaux réfléchit à isoler les 100 plus gros narcotrafiquants emprisonnés. Mais attention à la capacité disponible dans ces quartiers d'isolement.
Gérald Darmanin se rend à Marseille ce jeudi. Pour son premier déplacement de l'année dans la ville en tant que ministre de la Justice, il compte s'attaquer à la lutte contre le trafic de drogue, dont il a déjà annoncé les premières pistes. Parmi elles : placer à l'isolement les 100 plus gros narcotrafiquants détenus pour les empêcher de mener leur affaire en cellule. Mais en quoi consistent ces quartiers d'isolement ? Europe 1 s'est penchée sur le sujet.
Peu de contact avec l'extérieur
Les quartiers d'isolement sont des quartiers où les détenus sont enfermés toute la journée dans des cellules de dix mètres carrés environ. Les seuls moments de sortie sont les promenades, 45 minutes, deux fois par jour, le matin et l'après-midi. Enfin, seules les visites au parloir sont possibles.
Du côté des activités, les détenus en isolement peuvent aller à la salle de sport ou encore commander des livres aux bibliothécaires de la prison depuis leur cellule.
Manque de place
Mais les syndicats pénitentiaires l'annoncent : la mesure de Gérald Darmanin se heurtera à la réalité du manque de place dans les prisons. "On va avoir des difficultés à isoler parce que aujourd'hui, les quartiers d'isolement sont pleins. Dans une prison de 688 places, on va dire que c'est le modèle courant du parc immobilier français pénitentiaire, vous n'avez que 20 places en isolement", confie au micro d'Europe 1 Emmanuel Chambaud, surveillant pénitentiaire du syndicat Ufap-Unsa.
Autre solution envisagée par Gérald Darmanin : créer des établissements plus petits et réservés aux narcotrafiquants. Au total, on estime aujourd'hui à 15.000 le nombre de détenus liés aux trafics de drogue dans les prisons françaises.