200 procès sont en attente aux assises dans les Bouches-du-Rhône ou encore plus de 10 ans d’attente pour certaines affaires à Paris. Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, espère 1.600 magistrats et greffiers supplémentaires cette année.

En France, la justice est submergée par la masse d’affaires à traiter. Et la multiplication des dossiers liés aux stupéfiants aggrave encore cette situation comme à Marseille.

"On se retrouve avec un volume tentaculaire de dossiers"

Des piles de dossiers toujours plus hautes et pas assez de personnel. La situation est intenable, déplore Isabelle Fernandez, greffière et secrétaire générale adjointe Unsa.

"Il y a énormément de prévenus, donc on se retrouve avec un volume tentaculaire de dossiers. C'est un véritable tsunami judiciaire qui débarque à tous les niveaux de la chaîne pénale, que ce soit l'instruction au tribunal pour enfants, l'exécution des peines ou l'application. C'est toute la chaîne pénale qui est impactée par ce tsunami judiciaire. On a des cabinets d'instruction qui fonctionnent", explique-t-elle.

"Il ne se passe rien dans le dossier"

Et des conséquences directes pour les familles des victimes comme pour Karima qui a perdu son frère abattu à Marseille, dossier qui reste au point mort, neuf ans après les faits.

"Il ne se passe rien dans le dossier. Et j'ai eu l'honnêteté d'avoir un enquêteur qui m'a dit : 'écoutez, on manque de moyens, on doit prioriser les dossiers comme on doit faire une politique du chiffre. On fait des dossiers sur lesquels il y a des preuves directes de l'ADN'", témoigne-t-elle, désarmée.

Une tension persiste également du côté de la police judiciaire mais désormais épaulée par une cellule spéciale de la gendarmerie pour traiter un dossier lié à la DZ Mafia Marseille.