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Cyril Lacarrière, édité par Jonathan Grelier , modifié à
Lors de l'audition du Premier ministre sur le Covid-19 mercredi, un député LREM a semé le doute sur l'avenir de la chaîne, qui doit officiellement s'arrêter en août. "Je crois que pour ceux qui en doutaient, France 4 a démontré sa totale utilité dans la période de crise que l'on vit", a appuyé vendredi sur Europe 1 la députée LREM Aurore Bergé.

La fin de la chaîne France 4, officiellement actée le 9 août prochain, pourrait-elle être annulée ? Une séquence a en tout cas semé le doute lors de l'audition du Premier ministre Edouard Philippe à l’Assemblée nationale dans le cadre de la mission d’information parlementaire sur le Covid-19 mercredi.

Le Premier ministre a été interpellé par Bruno Studer, président de la commission des Affaires culturelles et élu La République en marche (LREM). "Monsieur le Premier ministre, le numérique est pédagogiquement une opportunité, au-delà d'être un moyen de répondre à la crise que nous connaissons. Je veux ici d'ailleurs saluer l'audiovisuel public, et notamment France 4, dont je pense que la fermeture ne peut plus être d'actualité (...)", a déclaré le député.

"France 4 a démontré sa totale utilité dans la période de crise que l'on vit"

La fermeture de France 4 "plus d'actualité" ? C’est ce qu’on appelle un pavé dans la mare. Jusqu’ici, seules des associations et des représentants de la filière audiovisuelle avaient fait connaître leur opposition à cette fermeture. Quand le message vient d’un parlementaire, a fortiori de la majorité, son poids n’est plus le même. Pour en savoir plus, Europe 1 est allée poser la question à la députée LREM Aurore Bergé, qui était également rapporteur du projet de loi de réforme de l’audiovisuel.

"Je crois que pour ceux qui en doutaient, France 4 a démontré sa totale utilité dans la période de crise que l'on vit. Pour moi, il y a une question d'équité sociale et territoriale : si aujourd'hui on n'avait pas eu France 4 disponible pour toutes les familles françaises, si on n'avait eu qu'une plateforme numérique, on aurait de fait exclu certaines familles, soit parce qu'elles n'ont pas les moyens de se payer des abonnements, soit parce qu'elle n'auraient pas eu, à cause de la fracture numérique qui persiste dans le pays, accès à ces contenus", affirme Aurore Bergé.

"Est-ce qu'on prend le risque d'accentuer la fracture numérique ?"

"On considère, au sein de l'Assemblé nationale, que le rôle de France 4 est un rôle important. C'est un rôle important pour l'ensemble du secteur de l'animation, qui est quand même un fleuron en France. Il représente 40% de nos exportations de contenus audiovisuels à l'étranger. Donc est-ce qu'on prend le risque de le fragiliser ? Et encore une fois, et ça c'est parce qu'aussi on a des députés de terrain qui le voient au quotidien, est-ce qu'on prend le risque d'accentuer une fracture ?" poursuit-elle.

"Vraiment la chaîne de l'enfance et de la jeunesse"

Pourquoi ce revirement ? Le choix de supprimer France 4 remonte seulement à environ 18 mois. "Je pense aussi que par rapport à il y a un an et demi, France 4 a un positionnement beaucoup plus clair vis-à-vis des publics. On ne lui demande plus d'être une chaîne qui doit couvrir un prisme extrêmement large. Elle est vraiment la chaîne de l'enfance et de la jeunesse et elle le démontre encore plus en ayant bousculé ses programmes", répond Aurore Bergé.

La députée espère maintenant que la mobilisation politique derrière la chaîne puisse faire changer les choses. "On est mobilisés. On est nombreux à être mobilisés à l'Assemblée. Je crois que ce sera aussi le cas au Sénat. Je crois que c'est le cas aussi de beaucoup d'associations de parents d'élèves et d'associations familiales, au-delà du secteur de l'audiovisuel et de l'animation. C'est aussi le public de France 4 qui est mobilisé", rapporte-t-elle.