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Rémi Duchemin
Deux numéros de "Face à l’info", présenté par Christine Kelly mais dont Eric Zemmour est la vedette permanente, ont été diffusés. Pour les invités de "Culture Médias", tout est fait pour mettre en valeur le polémiste.
ON DÉCRYPTE

Eric Zemmour sur CNews, c’est une réalité depuis lundi. Tous les soirs, du lundi au jeudi, le polémiste controversé aura droit à une heure d’antenne, au cours de laquelle il affrontera des éditorialistes d’abord, un invité ensuite. Et si l’émission Face à l’info est présentée par Christine Kelly, c’est bien Eric Zemmour qui en est la seule et unique vedette. "Elle est construite autour d’Eric Zemmour, qui est le pivot de cette émission", confirme ainsi François Rousseau, journaliste médias au Parisien et invité de Culture Médias sur Europe 1, mercredi.

"Dans la première partie, la première demi-heure, les trois éditorialistes qui lui sont opposés font une chronique, et lui réagit, en majesté", détaille le journaliste. "Il donne son avis. Evidemment il est provocateur, il est transgressif, du coup ça créé de la tension, ça créé du débat. Et puis dans la deuxième partie, c’est vraiment le face-à-face pour faire du buzz, parce que c’est aussi l’objectif : faire l’audience. C’est pour ça qu’ils sont allés rechercher Eric Zemmour", poursuit François Rousseau.

"La droite contre l’extrême droite"

Le journaliste est rejoint sur ce point par son confrère Samuel Gonthier, également invité d’Europe 1.  "C’est fait pour faire du clash, tout simplement", tranche le journaliste de Télérama. "On essaye de trouver des gens qui sont très opposés à Zemmour, mais jusqu’à maintenant, on a pris des gens qui s’opposent à lui mais qui sont quand même de droite. Donc c’est la droite contre l’extrême droite. Le champ d’opinion est donc quand même très, très réduit."

Malgré les protestations publiques des journalistes de CNews ou encore de Canal +, malgré les menaces de boycott, comme celle de Valérie Trierweiler, il y a tout lieu de penser que l’émission va se poursuivre. Car pour CNews, le plus dur est fait. "Il y a des invités qui ont refusé de venir, et c’est là que le bât blessait pour Canal + parce qu’ils ont eu toutes les peines du monde à monter cette émission", rappelle François Rousseau. "Finalement, en coulisses, tout en disant publiquement qu’ils hésitaient, qu’ils n’allaient peut-être pas faire cette émission, en réalité ils ont continué à la construire", poursuit le journaliste du Parisien. "Et ils ont décroché des grands noms, puisqu’ils vont avoir Bernard-Henri Lévy, le philosophe Michel Onfray et ce soir pour la première fois, un député, Bruno Bonnel, élu LREM".