Presstalis : un patron de presse demande une enquête parlementaire

Les journaux et magazines vont devoir verser à Presstalis 2,25% de leurs recettes durant 5 ans.
Les journaux et magazines vont devoir verser à Presstalis 2,25% de leurs recettes durant 5 ans. © AFP
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avec AFP , modifié à
Eric Fottorino, du journal "Le Un", demande l'ouverture d'une enquête parlementaire sur le naufrage de Presstalis, qui nécessite désormais de lourds versements des éditeurs de presse. 

Le patron du journal Le Un et ex-directeur du Monde Eric Fottorino a demandé mercredi l'ouverture d'une enquête parlementaire sur le naufrage de Presstalis, le principal distributeur de journaux en France. Presstalis (ex-NMPP) était de nouveau au bord du gouffre avant qu'un protocole d'accord ne soit signé en mars, impliquant de lourds versements des éditeurs de presse et de l'Etat, pour le sauver. "Puisque rien ne bouge, nous demandons l'ouverture sans délai d'une commission parlementaire, qui fera la lumière sur ce scandale français", souligne Eric Fottorino dans le numéro du Un paru mercredi, qui consacre une longue enquête à Presstalis.

Recours contre le sauvetage de Presstalis. En outre, le SAEP, syndicat représentant des petits éditeurs de presse indépendants, a indiqué avoir déposé mardi des recours auprès de la Cour d'appel de Paris contre les mesures exceptionnelles pour sauver Presstalis récemment décidées par le Conseil supérieur des messageries de presse (CSMP) et validées par l'Autorité de régulation de la distribution de la presse (ARDP). Des éditeurs membres du SAEP ont en outre porté plainte auprès du parquet de Paris en mars pour "faux bilan" contre la Coopérative de distribution des magazines, principal actionnaire de Presstalis. 

Les titres mis à contribution. La dirigeante du distributeur, Michèle Benbunan, a présenté en février le premier volet d'un plan de sauvegarde de l'emploi, qui pourrait entraîner la suppression de 200 à 300 postes, soit jusqu'au quart des effectifs (1.200 personnes au total en incluant les dépositaires). Pour financer cette restructuration, qui devrait également inclure des cessions d'activités, et permettre le redressement financier de l'entreprise, les journaux et magazines vont devoir verser à Presstalis 2,25% de leurs recettes durant 5 ans, parmi les mesures exceptionnelles récemment actées par le CSMP et l'ARDP. L'Etat va, quant à lui, prêter 90 millions d'euros.