Pourquoi les influenceurs du web ne connaissent pas la crise

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Océane Herrero , modifié à
Alors que l'année 2020 a bouleversé le secteur publicitaire, les influenceurs, ces créateurs de contenus très suivis sur les réseaux sociaux, ont vu, pour beaucoup, leur activité augmenter. Mais les revenus tirés de l'influence restent très variables d'une personne à l'autre, et peu parviennent à en faire une activité à plein temps.
INTERVIEW

En plein confinement, les panneaux publicitaires sont devenus bien moins intéressants pour les marques, qui ont dû revoir leur stratégie de communication. Leur aubaine : les influenceurs, ces particuliers très suivis sur les réseaux sociaux et qui vont pouvoir, grâce à la fidélité de leurs abonnés, influencer leur comportement d'achat. Invités lundi au micro de Phillipe Vandel sur Europe 1, Guillaume Doki-Thonon, directeur général de l'agence d'influence Reech (qui met en relation les marques et les influenceurs) et Julien Duquaire, influenceur lifestyle, ont expliqué la place de l'influence dans un monde bouleversé par le coronavirus.

Une activité en pleine hausse

Pour ces créateurs de contenus, l'année 2020 a rimé avec hausse d'activité : selon une étude menée par le cabinet Reech, 51% d'entre eux ont reçu plus de demandes de partenariats qu’en 2019. "Les marques sont de plus en plus matures dans leur communication sur les réseaux sociaux, et elles ont réalisé la flexibilité des influenceurs", confie Guillaume Doki-Thonon. La crise sanitaire a été l'occasion de miser sur la promotion des valeurs, de leur responsabilité en matière de RSE (Responsabilité sociétale des entreprises).

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Les revenus des influenceurs ont ainsi augmenté de 15% en moyenne. Pour autant, très peu des 150.000 influenceurs que compte la France peuvent vivre de leur activité. Seuls 6% d’entre eux ont gagné plus de 20.000 euros en 2020. Pour 38% d'entre eux, l'activité d'influence rapporte tout simplement... 0 euros.

Un marché qui "s'auto-régule"

La situation économique des influenceurs s'améliore donc de manière variable, et pas à pas, malgré les bad buzz comme celui de Kim Glow, star de téléréalité, qui a publié sur Instagram une suite de vidéos complotistes. Un danger potentiel pour les marques qui voudraient associer leur image à celle d'un influenceur. "Mais il y a une auto-régulation", balaie Guillaume Doki-Thonon. "Si un influenceur fait un bad buzz, sa communauté se désintéresse, et les marques vont le boycotter. De notre côté, en tant qu'agence, nous avons pour travail de faire un "background check", c'est-à-dire de regarder les prises de position passées d'un influenceur pour pouvoir prévenir la marque s'il a tendance à faire des dérapages".

Pour les influenceurs, il est donc essentiel de ne pas se compromettre, sans pour autant abandonner leur liberté d'opinion, qui témoigne de leur sincérité et de leur proximité avec leurs abonnés. "Je suis libre de prendre les positions politiques que je veux, personne ne contrôle ce que j'ai à poster, c'est mon compte et c'est ma vie", affirme ainsi Julien Duquaire, influenceur lifestyle.