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Alexis Patri
Directeur général de l’ONG "Reporters d’espoir", Gilles Vanderpooten publie "Imaginer le monde de demain", un livre sur le rôle positif que peuvent avoir les médias. Invité lundi de "Culture Médias", il explique en quoi consiste le journalisme de solutions et pourquoi il connaît un succès croissant dans les rédactions des grands médias.
INTERVIEW

"Ne plus faire uniquement le constat du problème, mais aussi enquêter sur les solutions qui peuvent être apportées". C'est ainsi que Gilles Vanderpooten, directeur général de l’ONG "Reporters d’espoir", définit le journalisme de solutions. Une pratique qui gagne de plus en plus de terrain dans les grands médias nationaux. Gilles Vanderpooten explique pourquoi, lundi au micro de Philippe Vandel dans Culture Médias.

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Le succès de ce type de journalisme est flagrant. Lundi, TF1 et France 2 lancent leur nouveaux JT de 13 heures, et chacun a sa rubrique solution, "La bonne idée" pour la Une, "Une idée pour la France" pour la chaîne publique. Mais on peut également citer SOS Villages sur TF1, On a la solution sur France 2, La France bouge sur Europe 1, le média Brut, le magazine We Demain, la newsletter Feelgood de Libération ainsi que son numéro Le Libé des solutions. Gilles Vanderpooten compte ainsi dans son livre 70 journaux, émissions, chroniques ou rubriques de journalisme de solutions. 

Un intérêt nouveau des journalistes

Selon Gilles Vanderpooten, après plusieurs années de méfiance, notamment à cause du "risque de tomber dans la communication", les journalistes ont compris l'intérêt de ce type d'enquête. "On a montré avec certaines expérimentations que cela pouvait être du journalisme sérieux sur des initiatives crédibles" explique-t-il.

"Des journalistes nous ont dit 'Pour moi, ça accroît le sens de ce que je fais. Ça me permet de diversifier mes angles et mes sujets, en me demandant ce qu'il se passe maintenant que le problème est posé'", ajoute Gilles Vanderpooten.

Une demande du public

L'intérêt des journalistes est aussi poussé par l'évolution des attentes de leurs lecteurs et de leurs téléspectateurs. "Quand vous interrogiez les Français il y a 20 ans, 80% vous disaient que le rôle du journalisme est de parler des mauvaises nouvelles. Aujourd'hui, dans la grande enquête France Télévisions "Ma télé, ma radio, demain", 82% des gens demandent des initiatives positives. Donc ça s'est inversé complètement", constate-t-il.

La perte d'utilité de l'info en continu ?

Pour Gilles Vanderpooten, tout cela montre une évolution dans l'utilité de certains types d'informations par rapport à d'autres. "Je pense que c'est positif, dans le sens où cela peut enrichir les lignes éditoriales. Ça peut apporter une utilité complémentaire aujourd'hui. Trouver de nouveaux angles, trouver de nouveaux sujets, c'est apporter une valeur ajoutée", estime-t-il.

"Quelle est l'utilité ressentie de l'actu chaude telle qu'elle est délivrée dans des flash info ?", interroge Gilles Vanderpooten. "Elle est de moins en moins évidente." Une dernière clé d'explication qui reste à nuancer, au vu des très bonnes audiences des chaînes d'information en continu.